Après nos 12 heures de train en provenance de Surathani, puis un changement de gare à Bangkok, nous reprenons (encore) le train pour 1h30 en direction d’Ayutthaya.
Ayutthaya, ancienne capitale du Royaume de Siam, cette cité et ses ruines sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses palais, ses temples bouddhistes et ses statues.
Nous y resterons cinq jours, afin de prendre notre temps et découvrir cette région riche culturellement.
Premier jour rime souvent avec repérage des alentours de notre hôtel. On marche dans les rues animées, on entre dans les quelques temples que nous croisons au fur et à mesure de notre avancée. Il y en a à tous les coins de rue !
Pour le second jour, on opte pour la location de vélos. Ainsi, on pourra rayonner plus loin et plus vite. Les vélos thaïs sont d’anciens vélos chinois, sans vitesse, pas toujours en parfait état, et fort peu confortables. N’ayant pas trouvé de deux roues à la taille de Nolan, il fera les déplacements installés comme il peut sur le porte-bagages. Ses jambes pendantes de chaque côté (il n’y a pas de cale-pieds), on lui rend tout de même un peu de confort à son fessier trouvant un bout de carton sur lequel on place une serviette de toilette.
Le voilà bien installé, on peut partir sillonner la multitude de temples du parc historique. Wat Mahathat, Wat Chai Mongkhon, Wat Phra Si Sanphet, Wat Chai Watthanaram, Wat Ratchaburana, Wat Phra Ram, Wat Thammikarat… Tous différents, tous intéressants !
Ils ne ressemblent pas à ceux que nous avons pu découvrir dans tout le sud de la Thaïlande. En effet, ici les temples sont davantage de style que Khmers. L’un des plus connu abrite l’arbre de la Bodhi connu pour sa tête de Bouddha enserrée dans son tronc et racines.
On retrouve également des Bouddhas couchés, d’autres qui sont en or, immenses (un de 12 mètres), de grands stupas parfois seuls, parfois 3 alignés et magnifiquement bien conservés.
Ayutthaya étant entourée d’un fleuve, nous en profitons pour effectuer une sortie en bateau, le soir au coucher du soleil. On s’émerveille devant les temples et leurs reflets sur l’eau, avec la magnifique lumière de fin de journée. Les enfants ne sont pas encore lassés de toutes ces vielles pierres et toutes ces statues, alors on profite.
Au détour d’une balade au marché, une gentille thaïlandaise nous offre un met étrange… Voyant que l’on regarde d’un air intrigué le stand, elle tient à nous offrir cette « spécialité » culinaire. Il s’agit d’une crêpe colorée, dans laquelle on dépose des sortes de « cheveux » ou une sorte de « paille »… Il s’agit en fait de sucre ni plus ni moins... Un peu comme si on décidait de mettre de la barbe-à-papa dans une crêpe. Au départ, nous sommes un peu réticents, mais c’est offert de bon cœur alors goutons et ne faisons pas les fines bouches ! Il s’avère que c’est plutôt bon, voire pas mal du tout ! Merci madame pour cette découverte, nous en rachèterons pour le goûter.
Les journées passent, s’organisant entre visites de temples, piscine et devoirs. Après ces cinq jours, il est temps pour nous de reprendre la route, direction le nord.
Cinq bonnes heures de bus plus tard, nous voici arrivés à Sukhothaï.
Cette fois-ci, nous optons pour un hôtel un peu excentré, mais avec beaucoup de confort et une superbe piscine.
Petit plus aussi, cet hôtel met à disposition des vélos pour arpenter cette nouvelle cité. Pour l’histoire, il s’agit de la première capitale du Siam. Cependant, comme Ayutthaya, il reste que des ruines de cet ancien temps, suite aux conquêtes birmanes. Inscrite également à l’Unesco, mais un peu plus loin de Bangkok, les touristes sont ici plus rares et c’est tant mieux !
C’est donc à vélo que nous partons après un bon petit déjeuner comme on les aime pour continuer notre série de temples. Cependant, toujours pas de vélo à la taille de Nolan... Et donc après avoir testé le porte-bagages, ce sera cette fois-ci, assis dans le panier de devant ! Toute une aventure ! On prévoit donc une serviette pour améliorer ses conditions de transport.
C’est parti avec au programme : des temples, des temples et encore temples ! L’atmosphère de cette ville est bien différente de celle d’Ayutthaya. Les temples sont plus excentrés du centre-ville, au milieu de la végétation. Le calme y règne.
Seule entrave à ce silence, un cri suivi de pleurs… C’est Nolan… Il est étendu par terre… En fait il vient de chuter du vélo après que Xav ait pris une bosse un peu trop vite… Il a été éjecté de son panier pour finir à plat ventre dans la terre. Mais heureusement, plus de peur que de mal ; il s’en sort avec des égratignures sur les mains et les genoux.
On peut continuer nos visites de temples, organisés par zones. On retrouve des stupas dont certains sont soutenus par des statues en pierres d’éléphants, et bien évidemment des Bouddhas en bois, en métal et en pierres de toutes sortes. D’ailleurs, un des temples abrite le plus grand bouddha en pierre de Thaïlande, adossé à une paroi rocheuse, magnifique !
Lors d’une visite, nous ferons également une belle rencontre, comme Xav les aime… Un serpent ! Il est là, devant nous, à se déplacer sur un tronc d’arbre… Super ! Car bizarrement nous n’en avons pas encore croisé dans ce pays qui en regorge ; mais tout compte fait, ce n’est peut-être pas plus mal ainsi…
Nous avons vraiment apprécié l’atmosphère apaisante qui règne dans cette ville, mais notre périple reprend et nous revoilà sur la route pour cinq heures, toujours en remontant au nord.
Chiang Mai.
Nous passerons six jours dans cette grande ville, la deuxième de la Thaïlande, et très appréciée des nomades digitaux. C’est une ville devenue moderne, proposant de nombreuses attractions pour les touristes et qui est renommée pour son artisanat, ombrelles, bijoux en argent et ses sculptures sur bois. On se retrouve donc dans une grande ville animée avec ses nombreuses boutiques, salons de massages, restaurants et évidemment… Ses temples.
La vieille ville est entourée d’une enceinte en pierre et de douves avec quatre anciennes portes situées aux points cardinaux.
Comme à notre habitude, nous déambulons au gré de nos envies dans les rues, en flânant, en prenant le temps. Une fois installés dans un restaurant, hésitant entre des pad thaï ou du riz frit (notre régime depuis plusieurs semaines) on entend parler français dans la rue. Un « bonjour » de politesse, qui nous est rendu. Il s’agit d’une famille en long voyage, comme nous, les « lève tôt et sac à dos ». On fait connaissance de Charles, Audrey, Paul et Anna ; on déjeune ensemble, on s’échange les numéros et on se reverra ! Les enfants sont ravis de trouver des copains de voyage, et les parents aussi !
Nous sommes déjà début Octobre, et il faut organiser l’anniversaire d’Iloa qui approche rapidement. Nous avons bien notre petite idée afin que ce jour soit une réelle surprise pour elle. Mais avant cela, il faut nous atteler à trouver quelques paquets à offrir. Nous avons réussi discrètement, avec la complicité de Nolan, à lui trouver 11 petits cadeaux, la plupart achetés au marché de nuit. On complète notre opération en sous-marin dans un grand centre commercial ; et on finalise avec la réservation d’une super activité pour le jour J… C’est après un réveil matinal que nous partons pour une sortie de deux jours dans un sanctuaire pour les éléphants.
Nous embarquons à bord d’un 4x4 qui va nous conduire en pleine jungle. La surprise fut à son comble quand elle découvrit les éléphants, et surtout le petit éléphanteau qui n’a que quelques mois. Tellement adorable.
Au programme : faire connaissance avec les pachydermes, les nourrir, se balader avec eux dans la jungle, les masser avec de la boue, puis les rincer sous une cascade. Tout simplement fantastique d’être aussi proche de ces animaux si imposants et pourtant si calmes.
Nous avons choisi ce centre pour son éthique et son emplacement loin des villes et en pleine nature. Beaucoup de centres recueillent et proposent des activités avec les éléphants, mais il faut rester vigilants quant à leurs pratiques. Ici on sent bien que tout est fait pour protéger les bêtes : petits groupes de visiteurs uniquement, on ne peut pas leur monter sur le dos et les personnes qui travaillent là sont aux petits soins avec eux. Nous les avons donc nourris et figurez-vous qu’un éléphant mange 20 kg de bananes par jour sans compter la canne à sucre et tout ce qu’ils trouvent dans la jungle !
Ça en fait des bananes à donner ! De véritables goinfres, ils sont tellement marrants à attraper les fruits avec leurs trompes ou bien en les glissant directement dans leurs bouches, en tendant à bout de bras la banane et en criant « boun boun » ! Le petit éléphanteau est très espiègle ! On le voit faire le fanfaron, à courir dans tous les sens ; mais dès qu’il a peur il repart dare-dare se blottir sous sa maman.
Nous restons pour la nuit sur le camp qui propose 3 chambres dans de petits bungalows sommaires. Nous sommes dans la région du peuple Karen, une communauté qui vit en partie dans ces montagnes du nord de la Thaïlande (l’autre en Birmanie).
Nous aidons à préparer le diner que nous partagerons ensemble avec quelques habitants venus du village. On mange à même le sol, on essaye de discuter, on s’échange des regards et des sourires.
Puis vient le temps de partager le gâteau d’anniversaire d’Iloa pour ses 11 ans. On voit bien qu’ils n’ont pas l’habitude de manger des gâteaux au chocolat et ils n’ont pas l’air d’aimer ça ! Par politesse et respect, ils se forcent à finir leur part.
Nous en échange, on goûte leur whisky local à base d’alcool de riz : le « happy whisky ». Chaque village produit son eau de vie. On la boit dans un petit verre, en shot, chacun son tour dans le même verre… allez : « cul-sec » ! Pas si mauvais, mais pas terrible quand même… Ca devient un peu meilleur au troisième ! On finit la soirée en écoutant un peu de leur musique locale avant de les laisser entre eux.
On s’écarte afin qu’Iloa puisse ouvrir ses derniers petits paquets, et finir tous dans un lit autour d’un dessin animé.
Quelle belle journée !
Deuxième jour : on revoit nos copains éléphants pour leur donner à manger puis leur dire au revoir, ensuite notre guide nous emmène vers d’immenses chutes d’eau.
Depuis le départ de Chiang Mai, il n’arrive pas à retenir nos prénoms et encore moins à les prononcer. Il nous a donc surnommé « saké » pour Xavier et « energy » pour Elodie... Ca nous va bien finalement !
Aujourd’hui, il pleut, mais nous partons tout de même pour une randonnée dans la forêt. On avance un peu rapidement, la météo n’étant pas clémente. Ça doit être certainement plus agréable sous un grand soleil. On longe une rivière avec de nombreux points de vue sur des chutes d’eau, avant d’arriver vers les rizières.
Nouvelle rencontre avec un petit serpent, d’un très beau vert, accroché à une feuille… Attention, celui est dangereux car venimeux !
Un stop au village pour déjeuner, nous sommes trempés ! La soupe nous réchauffe et nous donne des forces pour une dernière étape : le point le plus haut de Thaïlande à 2565 mètres d’altitude. Il fait 13°c, on est frigorifié en plus d’être détrempés jusqu’à la moelle des os. Autant vous dire, on n’a plus l’habitude de température aussi basses. Changement d’affaires, et chauffage à 30° dans le 4x4 pour le retour à notre hôtel.
Retour à la ville et à la civilisation. Une bonne douche, un bon lit et des affaires propres ! Evidemment un passage par la laverie automatique est indispensable.
Le soir rendez-vous au night bazar pour y dîner et aussi finir de gouter les spécialités locales comme par exemples les glaces roulées agrémentées au choix de biscuits, bonbons et chantilly. Un régal de gourmandise, tout comme les « rotis » bananes-chocolat, sortes de gaufres à l’huile hyper caloriques !
Nous profitons d’être dans cette grande ville pour nous rendre dans une clinique et nous faire vacciner pour l’encéphalite japonaise.
Pour être honnêtes, on pensait le faire à Bangkok à notre arrivée, mais cela nous est complétement sorti de la tête… Mieux vaut tard que jamais ! Donc quatre vaccins (pour le prix d’un seul en France), en moins de 30 minutes et sans rendez-vous… Quelle efficacité ! Et nous voilà rassurés pour la suite de nos aventures.
Qui dit grande ville, dit activités diverses et culturelles. Nous nous rendrons au musée 3D « art in paradise » afin d’y passer deux heures à rigoler et nous prendre en photo sur des peintures en trompe-l’œil. Sympa, bien qu’un peu cher.
On continue par le village de la soie, à quelques kilomètres, pour y découvrir toutes les étapes du tissage : du vers à soie, à la fabrication des écharpes et vêtements. Instructif et différent…
Les campagnes environnantes de Chiang Mai sont également très connues pour leur travail du bois et la fabrication de meubles. Alors nous avons décidé de nous y rendre pour éventuellement faire du shopping, ou tout du moins, du repérage. Nous n’avons pas vu les thaïs travailler le bois, mais nous y découvrons de nombreuses boutiques, toutes différentes les unes des autres représentant le savoir-faire de la région.
En parlant de savoir-faire, Xav va tester l’habileté de certains moines…
Rendez-vous pris dans un salon de tatouage occupé par une coopérative de moines où ils réalisent les véritables tatouages en bambou Sak Yant. Seul endroit où les maitres et Ajarns réalisent des tatouages avec bénédiction magique. Un modèle lui donne vraiment envie, cependant il ne peut être tatoué uniquement dans le dos… Alors que Xav veut compléter son avant-bras. Changement de plan de dernière minute, une fois puis une seconde fois le jour du rendez-vous… Les Sak Yant sont des tatouages utilisant des motifs de yantras indiens, accompagnés de phrases en pali et qui sont censés offrir pouvoir, protection, fortune et autres avantages au porteur. Expérience unique et surprenante : on commence par donner une offrande au maitre qui récite une prière avant de commencer à dessiner le tatouage au stylo. Une fois validé, c’est parti… Il pique avec une longue tige et aiguille métallique (jamais effectué avec du bambou). Une fois terminé, il bénit le tatouage et « active » sa protection, puis remet un bracelet qu’il noue au poignet en récitant des bénédictions. Authentique !
Nous avons parcouru cette ville en long en large et nous y avons découvert notre cantine : « chez M. Kai » et son succulent plat traditionnel thaï le Khao Soy. Savoureux mélange de curry rouge et de lait de coco avec des légumes, échalotes, coriandre, oignon, citron vert… Et ensuite on y rajoute des crevettes, ou du tofu ou du poulet, et le tout recouvert de nouilles frites et croustillantes. Un régal, j’en salive encore rien qu’à écrire cette recette !
On confirme, on mange très bien partout en Thaïlande !
Il est temps de poursuivre notre route encore plus au nord, vers la ville de Chiang Rai. Dernière étape avant notre passage dans le prochain pays. C’est après trois heures de bus que nous arrivons dans cette plus petite ville, qui s’avère être toute aussi agréable que Chiang Mai. Nous prenons le temps de découvrir la ville et surtout d’organiser la suite de notre périple. Maison noire, temple bleu et temple blanc ainsi que Bouddha géant sont au programme.
Nous y retrouvons aussi Charles, Audrey et leurs enfants afin de passer du bon temps ensemble. Ici encore des styles bien différents que tous les temples que nous avons déjà pu voir à aujourd’hui.
Pour nous rendre au « White Temple », nous empruntons comme les locaux, un bus traditionnel. On se demande comment il roule encore vu son état, on a l’impression qu’il va se disloquer à la moindre secousse.
Le temple blanc est assez… Loufoque. Récent, il n’est pas fini d’être construit, mais néanmoins très sympa. Cette blancheur resplendit et le travail des sculptures le rend vraiment unique et photogénique !
Dans un autre style loufoque, nous nous sommes rendus à la maison noire ou Baan Dam Museum. Ce petit musée, sur une grande étendue de verdure, est plutôt sympathique, mais très étrange. Ce sont des maisons traditionnelles, récentes, en bois et peintes en noir. A l’intérieur on découvre des tableaux qui s’animent en scannant un QR Code. Ça rend la visite plus ludique. Ce qui est étrange, c’est la déco : de grandes tables recouvertes de peaux de crocodiles, de serpents, ornées de crânes en tout genre… Le reste du jardin est tout autant bizarre avec de drôles de sculptures, des bâtiments aux formes inhabituelles… Donc étonnant !
Quant au « temple bleu », il est pour le coup, très coloré ! Son bleu contraste avec les maisons noires et le temple blanc que nous avons pu voir dans cette même ville. Très joli, il abrite un Bouddha blanc immaculé ! De très belles photos à la clé !
Détour sur le chemin par le big Bouddha féminin (qui n'est d'ailleurs pas une représentation de Bouddha, mais qu'on appelle ainsi pour plus de facilité)!
Nous avons profité du Rooftop de notre hôtel très agréable, le B.E.D Friend, pour y faire les devoirs des enfants et travailler un peu de notre côté.
Pour le goûter, nous avons fait un stop dans un bar à chats. Nolan a beaucoup joué avec eux pendant qu’on dégustait un cappuccino. Les petites boules de poils se laissent approcher sans difficulté, mais sont « déguisées » ce qui les rend un peu ridicule. Nous en tous cas, on trouve ça un peu bizarre…
On continue de fréquenter les « night markets » et le samedi soir, lorsque nous nous y rendons, on retombe directement dans une ambiance bien locale. Surtout ce soir-là, où l’on sirote une bière en regardant les thaïs danser, effectuant des petits pas et tournant autour de la place. Un chanteur avec un drôle d’accoutrement assure l’animation ! Nous aussi nous ferons un petit pas de danse, les locaux insistants. Un peu trop d’ailleurs, Xav n’arrive pas à se débarrasser de cette charmante dame qui ne veut plus lui lâcher le bras ! Faut dire qu’ils ont l’air en forme les thaïs au vu du nombre de bouteilles de bières descendues ! En tous cas, des bons moments de partage pour ces derniers jours passés dans ce pays du sourire.
Notre visa arrive à expiration dans 48 heures. Il est temps pour nous de rejoindre la frontière et traverser vers le Laos. On fera ce bout de chemin avec nos amis Charles et Audrey qui avancent dans la même direction. Voilà, déjà 2 mois se sont écoulés dans ce très beau pays que nous avons arpenté du Sud au Nord.
Sawadee Krap Thaïlande et Sabaidee Laos !
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