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  • elomariette

La côte Atlantique, de Cape Cross à Luderitz



Lorsque nous quittons Spitzkoppe, ce matin, et nos amis les Mollalpagas, direction plein ouest pour rejoindre la côte atlantique, le temps est étrangement maussade. Des nuages bas humidifient l'air, le chargeant de fines goutelettes et le rendant frais. C'est la première fois que nous avons un temps couvert et que le soleil ne perce pas dès son levé. Et cela rend notre humeur moins enjouée que d'habitude, comme la route que nous apprécions un peu moins... Rassurez-vous, tout ceci n'est que passager ! Après quelques heures de route nous apercevons enfin le bleu de l'océan...


Cape Cross

Nous l'avions laissé, il y a plusieurs semaines à Zanzibar, et ce coup-ci, ce n'est pas le même. Plus foncé, plus démonté avec les vagues venant se fracasser sur les plages, plus froid avec ses courants et donc beaucoup plus hostile et moins propice à la baignade. N'empêche, nous sommes contents de revoir la mer. En avant pour Cap Cross et sa célèbre colonie d'otaries. Après s'être acquittés du traditionnel droit de passage, nous roulons jusqu'au bout de la route nous amenant à la pointe du cap. Nous sommes seuls, pour changer, et n'avons aucun problème pour stationner notre véhicule. Ou plutôt si, un seul... Les otaries en nombre !



On ne connaît pas vraiment ces bestioles, sont elles agressives ? Il y en a des centaines, même des milliers devant nous. On sort doucement de la voiture et tout de suite une odeur pestilentielle nous saisit les narines. Une véritable infection !

Mais le spectacle est tellement beau et drôle que nous prenons sur nous pour avancer vers la promenade littéralement prise d'assaut par les otaries.





Pas à pas et malgré quelques cris, il s'avère que ce sont elles qui s'écartent et qui semblent avoir peur, en tout cas plus que de l'inverse.



Nous progressons, prenant même de la hardiesse au travers de ce rassemblement de fourrure et bonnes bouilles à moustaches. Car oui, c'est vrai, elles sont terriblement mignonnes malgré leur odeur.




Encore un animal que l'on ramènerait bien à la maison. Il y en a partout autour de nous, Iloa s'amuse à leur faire peur, nous frayant un passage tel Moïse ouvrant la mer Rouge. Les phoques s'écartent péniblement en rampant maladroitement avec leurs nageoires, mais une fois dans l'eau, quelle agilité ! Elles sautent des rochers, nagent et surfent dans les vagues. L'instant est plaisant, mais le froid, le vent et l'odeur nauséabonde nous rappellent vite à l'ordre : retour au chaud à l'intérieur de la voiture ! Nous y déjeunerons, à l'abri du vent qui souffle très fort, au camp à côté. Hors de question de rester là pour la nuit, nos tentes seraient balayées. Alors on continue la route !

Cratère Messum

Plutôt que de remonter la côte en empruntant la longue route qui remonte jusqu'à la Skeleton Coast, nous avons suivis les conseils de nos amis les Mollalpagas, pour nous rendre au cratère de Messum. Mais pour nous y rendre, il faut emprunter une route, ou plutôt une piste en assez mauvaise état, et qui semble interdite sur notre contrat de location... Après tout, si eux l'on fait avec leur tiny house, on doit certainement passer avec notre gros Ford Ranger 4 roues motrices et qui nous a déjà fait ses preuves... C'est donc parti pour ce coin de Namibie un peu reculé. Il s'avère que la piste bien que ondulée soit bien tracée et praticable, tout du moins la parallèle.



On roule tout de même au pas, il ne s'agirait pas de casser une pièce ou bien tomber en panne dans un endroit pareil (hein les Mollalpagas...). La route est plus longue que prévue initialement pour arriver dans ce volcan inactif vieux de 130 millions d'années. C'est désertique, lunaire...




On se permet même un peu de hors piste avant de rattraper de nouvelles traces pour faire la boucle. Il n'y a pas âme qui vive...



On s'octroie une pause pour contempler ce panorama, et crier à plein poumon afin de libérer notre énergie. On peut jouer à sauter depuis un rocher, faire pipi dans cette nature intacte et préservée car on y trouve même des plantes vieilles de plusieurs centaines d'années, les Welwitschia. Certains spécimen ont entre 1000 et 2000 ans ! Pas vraiment belle, elles restent une particularité.







Nous revoilà perdu au milieu de nulle part, et c'est top ! Mais nous faisons tout de même le choix de rentrer sur un campement dans une petite ville côtière afin d'y passer la nuit. Alors nouvelle piste et on ajoute encore et encore des bornes au compteur, mais avec à chaque fois cette curiosité qui nous pousse à y aller, sans jamais regretter.


Hentis Bay et l'épave du Zeïla

Cette petite ville côtière sans grand intérêt, sera notre lieu de bivouac pour une nuit. Le camp n'est pas en front de mer, ce qui nous convient, afin de nous abriter du vent. Il ne fait pas chaud, et on redoute une nouvelle nuit glaciale. Par chance ce camp propose salle de bain et cuisine dans une pièce fermée, et qui chauffe vite après les douches à l'eau bien chaude. On hésite même à sortir nos matelas et duvets pour y dormir, mais non. On s'équipe de nos habits de froid et on regagne nos tentes à l'extérieur sur le toit de la voiture. Ayant survécu à la fraîcheur nocturne, on se prépare un bon petit déjeuner pour ensuite reprendre la route qui longe cette côte sauvage et ces plages désertes. Au programme, arrêt pour observer une épave de bateau. Il y en a énormément tout le long de cette "Skeleton Coast", accidents principalement dus aux brumes. Celle du navire Zeïla est visible depuis la route. On peut s'y approcher en empruntant une piste qui nous emmène jusque sur la plage en face de l'épave.



Deux personnes attendent désespérément des touristes comme nous, pour essayer de vendre des pierres et gagner ainsi quelques pièces. On cédera pour un morceau de citrine de couleur jaune et un bout de pierre rouge dont les himbas se servent pour colorer leurs cheveux. Maintenant place au bateau, à cette épave échouée en bord de plage. Rien d'extraordinaire, mais une ambiance particulière avec les vagues qui viennent frapper la coque rouillée de ce navire fantôme.



Quelques cormorans survolent les lieux, des otaries chassent les poissons dans les vagues et nous, seuls, contemplant ce paysage depuis le sable.

Swakopmund

Cette grande station balnéaire est connue pour son architecture germanique. On y passe, non pas pour s'y baigner car l'eau est très froide et infestée de requins, mais parce qu'elle est située entre la Skeleton Coast et le désert de Namib.



Ici, on croise une population majoritairement blanche, et on ne se sent pas vraiment en Afrique. Cette étape dans cette grande ville est une aubaine pour nos vêtements. Le sac de linge sale grossit de jour en jour, et nos joggings et sweatshirts ont bien besoin d'un lavage. La priorité est donc de trouver la laverie et d'y déposer nos affaires. Ensuite seulement, promenade dans la ville et trouver un bon restaurant car on commence à en avoir marre des sandwichs du midi et de la cuisine au réchaud du soir. Cela va s'avérer un peu compliqué, les restaurateurs ne proposant que des plats à emporter à cause des restrictions dues au Covid. On optera donc pour des assortiments de sushis, makis et California rolls que nous mangeons un peu plus loin sur un banc. Un régal... La ville est assez calme, peu animée et de nombreux commerces semblent fermés. On s'arrêtera devant le marché d'artisanat local afin de finaliser nos cadeaux souvenirs, surtout pour les proches. Puis direction une grande maison dont la propriétaire loue quelques chambres et met son jardin à disposition pour les backpakers voyageant avec des véhicules équipés de tentes.



Pour parfaire ce sympathique endroit, une grande cuisine commune dans laquelle les visiteurs se retrouvent. Nous, ceux que l'on retrouve, ce sont nos amis les Mollalpagas. On passera la soirée ensemble, avant qu'ils n'aillent stationner leur tiny house un peu plus loin pour passer la nuit. On se reverra dans quelques jours, certainement avec une autre famille française...


Walvis Bay

Il ne faut pas longtemps en partant de Swakop pour rejoindre cet endroit à 30 km plus au sud. Nous savons qu'il y a de nombreuses activités à faire dans le coin comme du sandboard, une sortie en kayak au milieu des otaries ou encore du 4x4 avec un guide dans les dunes de "Sandwich Harbour". Il va falloir faire un choix... Qui au final sera vite décidé lorsque que nous passons à côté d'une agence proposant des tours en quad dans les dunes. Car en effet, de grandes dunes de sables viennent côtoyer le rivage, nous sommes aux portes du désert de Namib. Nous allons prendre les renseignements, et "banco !" Il y a de la place, on peut se préparer et y aller. La bonne surprise, après un petit essai, Iloa va pouvoir conduire son propre quad, elle est aux anges... Donc nous voilà, casques vissés sur la tête, en file indienne derrière le guide, qui nous ouvre la voie. Youpi ! Nous voilà partis, pour 2h, pas trop rassurés au départ, mais la méfiance laisse rapidement la place à l'amusement. On s'éclate comme des petits fous à conduire dans le sable de ces magnifiques dunes : virages incurvés, descentes vertigineuses, pointe de vitesse... L'éclate ! Iloa s'en sort très bien et n'est pas peu fière.












On va rouler ainsi pendant 1h30 avant de se stopper en haut d'une très grande dune sur le sommet de laquelle des planches de contreplaqué souple nous attendent. Vous l'avez deviné, elles vont nous servir pour nous allonger dessus, à plat ventre, tête en avant, pour dévaler la pente. Il faut bien se lancer, alors 3, 2, 1, ... "Yeaaahhhhhh ".



Ça va vite, très vite ! Et miracle, on arrive entier et sans avoir mangé trop de sable ! On retentera l'opération 3 ou 4 fois chacun, seul Nolan le fera que solidement accroché au dos de son papa.







Le plus, notre guide fait des allers-retours pour nous remonter au sommet de la dune. Une super activité qui nous aura bien défoulé et beaucoup amusé.

On arrivera ensuite à Walvis Bay où nous passerons plusieurs jours à nous promener dans le coin. Il y a ici, des lagunes et une grosse exploitation de sel. Les bassins ont de belles couleurs et les flamants roses aiment y séjourner.





La promenade longeant le front de mer est très agréable et c'est ici que nous nous retrouverons entre français, avec toujours les Mollalpagas et aussi la famille Kaquet voyageant en camping-car. Encore de très bons moments partagés, les enfants d'un côté et les grands de l'autre à refaire le monde autour d'un apéro suivi d'un repas. J'aurai même le courage d'aller faire un footing avec Audrey, le premier depuis notre départ, pour nous décrasser face à ces beaux paysages. Le rendez-vous est donné, on se retrouve le lendemain tous ensemble sur un spot de camping sauvage.


Dune 7

C'est le nom du spot. Une grande dune de sable fin sur laquelle on peut s'amuser. Car en effet, toutes les dunes ne sont pas accessibles, mais ici, c'est permis. On se retrouve donc une nouvelle fois avec les français du coin pour bivouaquer ensemble. Cette grande montagne de sable n'attend qu'une seule chose : qu'on lui monte dessus et qu'on se promène sur sa ligne de crête. On a tous envie de le faire, chacun choisira son moment.





Les enfants eux, n'arrêtent pas de monter et descendre en courrant ; c'est certain ils dormiront bien cette nuit. De là-haut, on aperçoit même l'océan, et quelques 4x4 qui partent à l'assaut des dunes... Intérrésant... Xav est motivé, il veut s'initier à la conduite dans le sable. On dégonfle les pneus de la voiture (on pourra les regonfler grâce au compresseur des Kaquet), on invite tous les enfants à monter à l'arrière, Nolan s'installe sur mes genoux et Xav prend le volant ! On y va, pour essayer... En temps normal, il nous faudrait une autorisation pour faire cela, mais nous, on est des rebelles... Et on ne fera qu'un petit tour. On franchit la clôture et on s'élance sur les premières pentes inclinées. Sensations garanties, ça penche, ça glisse, ça s'enfonce. La musique rock à fond dans l'habitacle nous galvanise. On attaque les flancs des dunes, puis les côtes, on négocie les virages en évitant de s'ensabler.




C'était parfois très limite, mais on s'en sort indemnes, sans pépin. Il a tout de même fallu que je freine un peu les ardeurs du pilote qui se sentait pousser des ailes. Un bon moment, avant de retrouver nos nouveaux copains, et préparer un apéro digne de ce nom avec Gin Tonic et Ricard ! Oui oui... On a trouvé une bouteille de jaune, la première depuis notre départ de France même si en effet Xav en a bu au restaurant à Cuzco. Les discussions vont bon train, on dinera dans la Tiny house tandis que les enfants s'installent dans le camping car. Une belle soirée sur ce site envahit par les français, entre nous, au pied des dunes.


Solitaire

Nous avons quitté nos amis après le petit déjeuner, eux restant un peu plus longtemps dans cette région. Nous on continue d'avancer, et de descendre un peu plus pour gagner le désert de Namib. La route est toujours aussi jolie, les pistes se dessinant jusqu'à l'horizon. Nous nous arrêterons pour le pique nique dans une petite ville, ou plutôt un patelin du nom de Solitaire. Le temps s'y est arrêté, il n'y a qu'une vielle station essence et une boulangerie qui sont là, au milieu de vieilles voitures rouillées et abandonnées. Ça fait vraiment décor de cinéma, et les gens s'y arrêtent pour cela.





Sandwichs pris sur le haillon du coffre, en partageant de nos miettes avec des suricates effrontés et n'ayant vraiment pas peur de nous. On aura vu beaucoup de ces mignonnes petites bestioles, mais jamais d'aussi près. Ils sont vraiment rigolos à se dresser sur leurs pattes arrières, museau au vent. On pourrait peut-être en ramener un à la maison (en plus des singes, chats, lamas, chameaux et autres animaux dont nous avons croisé la route)...?




Pour finir, nous allons honorer notre parole donner à des Suisses rencontrés en chemin, lors d'un stop sous le panneau "Tropique du Capricorne", qui nous ont convaincu d'acheter la fameuse "apple pie" de cette boulangerie de Solitaire. On s'exécute, mais nous restons sur notre faim, déçus par cette tarte ultra bourrative, et sans grand intérêt à notre goût. Au moins on aura essayer et nous sommes désormais repus et parés à relier les derniers kilomètres nous séparant de Sesriem et des portes du désert.





Sesriem / Deadvlei / Sossuvlei

Ce petit village comprenant là encore pas grand chose hormis une station service et quelques kiosques proposant eau et nourriture, est connu car il est la porte d'entrée du parc national de Namib. Nous règlons les droits d'entrée et arrivons juste après dans le campsite, vaste et chaleureux avec des emplacements espacés, souvent au pied d'un arbre. Nous y passerons 2 nuits, la journée de demain étant entièrement consacrée à la découverte de quelques unes des dunes comptant parmi les plus hautes du monde. La fin de journée est propice pour un peu de devoirs, douches chaudes et préparation du dîner en assistant à un magnifique coucher de soleil, transformant le ciel en nuancier de rouges.






Bien que les nuits soient encore fraîches, il n'y a pas de vent et les températures vont restées positives. Un réveil assez matinal après une bonne nuit de sommeil, afin de plier les tentes et le camp assez rapidement pour ne pas arriver aux dunes sous une chaleur écrasante. Nous empruntons la route, goudronnée il y a quelques années pour satisfaire l'ensemble des visiteurs venant dans ce coin touristique de Namibie.





Il faut parcourir environ 60 kilomètres, passant au milieu de magnifiques dunes de sable tellement bien dessinées par le vent, pour atteindre notre premier objectif : Deadvlei et sa fameuse dune " Big Daddy". Cet endroit, ce décor, est un incontournable de Namibie. Il est archi connu, et de nombreuses publicités y ont été tournées tant ce paysage est extraordinaire. On stationne le véhicule, et c'est à pied que nous continuons.





On marche dans le sable, avec nos chaussures étant donné que les grains sont déjà devenus brûlant avec la chaleur du soleil, en direction de cette cuvette d'argile blanche, jonchée de quelques acacias morts il y a des centaines d'années. Leurs troncs noirs brûlés par le soleil tranchent avec le blanc de l'argile et les couleurs orangées des dunes qui les entourent, dont la fameuse Big Daddy haute de 330 mètres et culminant à 800 mètres d'altitude (contre un peu plus de 100 m pour la dune du Pilat en comparaison). C'est vraiment splendide, et on comprend vite pourquoi cet endroit attire du monde : personne ne peut rester insensible face à de tels décors naturels. Nous entreprenons de traverser la cuvette pour arriver au pied de Big Daddy, non sans quelques photos.









Le vent souffle en rafale ici en bas, et on devine que c'est pire à son sommet en observant le sable s'envoler au dessus de la crête. C'est haut, mais ça semble faisable ! On a aperçu quelques silhouettes à son sommet lors de notre arrivée sur le site donc... On y va, et puis ça donne tellement envie ! La vue de là-haut doit être superbe. C'est parti, un pas après l'autre. Le premier tiers se fait relativement bien, la pente n'étant pas encore trop abrupte. Ceci dit, de nombreuses pauses sont nécessaires pour reprendre notre souffle et vider nos baskets de ce sable qui s'engouffre partout. La suite sera bien plus compliquée... On a l'impression de faire du sur-place... A chaque pas, le sable se dérobe sous nos semelles, nous faisant redescendre inlassablement... Mais on y croit, et on en veut ! Les pauses se multiplient, on s'encourage, on s'entraide en tirant les enfants...



L'effort devient vraiment intense. Le sommet semble si proche, mais notre progression devient si lente... Nous sommes désormais à quatre pattes, plantant nos mains et nos pointes de pieds afin de ne pas décrocher. Chaque nouveau pas est une petite victoire, on est vraiment à bout de souffle, et le vent nous fouette le visage. Ça devient un supplice mais hors de question d'abandonner, on est tellement proche... Un dernier effort et nous y voilà enfin, après presque 2 heures d'ascension, exténués... On marche sur la ligne de crête tout en reprenant notre souffle. Un grand bravo aux enfants qui ont réussi à se dépasser.




La récompense, en plus de la vue extraordinaire, sera une immense descente en courrant à toute vitesse avec l'énergie qui nous reste.






On ne s'attarde pas trop au sommet, le vent nous chasse en nous projetant le sable dans le visage. Les garçons entament en premier cette grande descente : Nolan est parti devant, ses petites jambes font des moulinets à toute vitesse. Il finit par s'arrêter vers le milieu de la dune. Xav le rejoint à grandes enjambées entraînant le sable derrière lui.


Iloa et moi parcourons les derniers mètres nous séparant du point culminant, avant d'attaquer à notre tour cette gigantesque pente qui nous aura donné tant de mal.







Les garçons sont en bas et ne ratent pas une miette de notre course. C'est assez contradictoire comme sensation : on a à la fois l'impression de s'enfoncer, mais aussi cette sensation de rebond. Ça pourrait rappeler du ski dans une belle poudreuse... Sauf que là, on n'a pas de skis et il fait très chaud. Il y a même un bruit sourd qui accompagne nos enjambées, à chaque fois que nos pieds ressortent de sous le sable laissant s'échapper ainsi de l'air. Nous voilà tous réunis, sans même avoir chuté, les jambes épuisées de l'effort fourni. On est fier de nous, on peut désormais retourner à la voiture. Problème : nous n'avons plus d'eau, rien à grignoter pour nous redonner des forces, et nous sommes rincés... Il va falloir s'économiser et se serrer les dents. On ne pensait pas être partis si longtemps... La marche de retour est toujours aussi belle, ce lieu est vraiment magique. On finira par porter les enfants sur les derniers centaines de mètres, tellement ils sont à bout. Quel bonheur lorsque nous atteignons la voiture et les litres d'eau restés au frais dans le coffre. On a bien mérité quelques biscuits pour nous envoyer un peu de sucre avant le déjeuner. Quelle aventure !


Maintenant direction Sossuvlei et "Big Mamma"! Et oui, une autre grande dune, mais qui après un vote à l'unanimité, que nous ne montrerons pas. Il nous faut conduire 20 minutes supplémentaires pour rejoindre ce lieu, et cela en mode 4x4 dans le sable. Il y a de quoi s'amuser, mais les chemins restent bien tracés, et il n'y a pas réellement de franchissement de dunes, seulement beaucoup de sable. On arrive devant un nouveau spot, bien différent du premier, mais tout aussi magnifique. Ici le désert de sel et d'argile a conservé un lac avec de l'eau, lorsque nous y sommes, alimenté par une rivière. Le bleu de l'eau a remplacé le blanc du sel, en fond, le rouge orangé des hautes dunes contraste.



Ce coin est parfait pour y faire notre déjeuner. Nous n'avons croisé qu'une seule voiture, mais à cet instant, nous sommes seuls dans ce site si calme et si incroyable. On prend notre temps, on admire le paysage et "Big Mamma" légèrement moins haute que "Big Daddy". Elle donne envie... On se regarde, mais non... Définitivement non... On a laissé beaucoup de forces, et on ne se sent plus tout à fait le courage.





C'est ainsi que nous entreprenons le chemin du retour, toujours en s'amusant avec la conduite dans le sable, avant de regagner l'asphalte. On retourne vers notre camp avec de simples arrêts sur quelques dunes connues comme la Dune 47 et plus proche du camp la Dune Elim. Une bien belle journée qui se termine sous la douche à essayer de retirer tous les grains de sable de nos oreilles et autres parties du corps. Les couleurs ici sont magnifiques, que se soit les paysages ou bien encore le ciel au soleil couchant, et même la nuit étoilée. Nous pouvons rêver tranquille sous nos toiles de tentes...

Luderitz

En route pour cette ville côtière du sud-ouest. Nous laissons les grandes dunes de sables et continuons vers la sortie de ce désert du Namib. La ville est connue car elle est au centre d'une région diamantifère. Son port abrite autant de pêcheurs de poissons que de pêcheurs de diamants au large de la côte, et depuis que la ville voisine de Kolmanskop fut abandonnée. On retrouve quelques bâtiments coloniaux et des maisons aux façades pastels. Hormis cela, pas de grand intérêt, la ville est exposée sur la côte Atlantique et le vent y souffle fort. Après un ravitaillement en essence et un passage au supermarché, nous nous mettons à la recherche d'un endroit où passer la nuit au chaud. Une petite maison genre guesthouse nous semble, au premier abord, un peu vieillotte, mais les tarifs sont d'après nos infos trouvées sur Internet, intéressants. On sonne, et une vielle dame vient nous ouvrir, sans un accueil chaleureux. On lui explique que nous souhaitons un emplacement dans son jardin pour y garer le véhicule et y dormir. Elle a bien une place, mais nous propose pour le même tarif de profiter d'une chambre familiale, avec 3 lits et de chaudes couvertures. On ne se fait pas prier ! On dispose même de toute la maison y compris de la grande cuisine, du salon avec ses canapés et du bloc sanitaire avec douche et eau bouillante. Tout de suite on la remercie, et le contact devient bien meilleur. Cette dame est adorable et nous laisse carrément prendre possession des lieux, elle ira dormir ailleurs car ce n'est pas sa maison. Une nuit au chaud, dans un lit... Cela fait des semaines que nous n'avions pas eu ça ! La soirée s'est donc très bien passée, au calme. Une bonne nuit de sommeil, puis un petit déjeuner avec un échange avec un monsieur venu à la maison (le mari de la dame ?) qui prend le temps de s'intéresser à notre parcours, notre vie, et nous donne de précieux conseils pour la suite et fin de notre road trip Namibien. Un moment simple de partage, une simple petite rencontre, mais qui laisse de vrais bons souvenirs. Ne tardons plus, en route pour la suite !


Kolmanskop



Situé aux portes de Luderitz, c'est un village fantôme envahi par le sable. Autrefois site prospère d'extraction de diamants, il fut abandonné et le sable du désert de Namib le recouvre peu à peu. Il faut tout de même payer un droit d'entrée pour accéder sur le site, mais une fois stationnés, nous sommes libres de vagabonder où bon nous semble et d'entrer dans n'importe quel bâtiment, à nos risques et périls... On peut donc pénétrer dans l'ancien hôpital et dans les maisons coloniales ouverts au quatre vents. Et du vent, il y en a ! Il souffle très fort, levant le sable qui nous fouette le corps. L'environnement est vraiment hostile, et on imagine les conditions des travailleurs et miniers qui occupaient les lieux dans les années 1900 à 1960.






C'est un super terrain de jeu pour nous et les enfants. On se glisse par les fenêtres brisées pour déambuler dans des maisons envahies par le sable, dont les plafonds et les murs s'écroulent. Une drôle d'ambiance se dégage de ce lieu, le temps y est sûrement pour quelque chose en plus du fait que ce soit vraiment un village fantôme. On visitera ainsi de nombreux baraquements, ce grand hôpital, la maison des chefs, et c'est une nouvelle occasion de faire plein de photos...









On y passera la matinée avant de prendre un bon café chaud au théâtre, situé à l'entrée du site, toujours ouvert et proposant quelques produits souvenirs ainsi qu'une exposition photos retraçant l'histoire de ce village qui a extrait des tonnes de diamants. Sympathique et insolite, on valide !

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