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elomariette

Etosha, ou faire son propre safari...



J 3 à J 6: Parc national de Etosha

(J 1 et J 2, feront l'occasion d'un autre article)

Nous avons quitté les hauts plateaux de Waterberg pour rouler en direction du parc national d'Etosha. La voiture réagit bien, malgré le fait que nous soyons lourds avec notre barda mais aussi un double réservoir d'essence, une réserve d'eau et 2 tentes sur le toit. Ici en Namibie, les grands axes se font sur route asphaltée, mais tous les autres sont soit de larges pistes très poussiéreuses, soit de petites pistes seulement accessibles aux 4x4.



On roule plutôt bien et surtout on ne croise pas grand monde. Nous arrivons à Manutoni, à l'entrée côté Est du parc. On s'acquitte du droit de passage et on repère les lieux car ce sera ici que nous camperons pour la nuit. Le spot pour le campement est parfait, un peu ombragé, avec tous les équipements nécessaires et dans un chouette décor. Mais nous nous y attardons pas, juste le temps de faire une pause sandwich puis de nous lancer tout excité dans notre premier safari autour du camp, seuls, sans guide.

On espère tellement croiser la route d'animaux ! Nous sommes juste un peu affutés avec notre passif en Tanzanie, mais nous n'avons ni la connaissance du territoire, ni l'expérience des guides professionnels. Alors tout le monde ouvre l'oeil et le bon ! On commence par emprunter les pistes remontant vers le Nord Est, sillonnant entre arbustes et herbes sèches. Nous avons pris le soin d'acheter l'indispensable, que dis-je le Graal : le plan du parc avec les points d'eau et l'ensemble des animaux répertoriés. Il ne nous faut que peu de temps pour observer les premiers animaux qui sont aux portes, voire dans le camp. Girafes, zèbres, impalas, oryx, autruches...



C'est superbe, on se régale, mais on en veut encore plus. Suite à un véhicule croisé, conduit par un gardien du parc, l'info tombe : un groupe d'éléphants se déplace en direction du point d'eau. Sans tarder nous nous y rendons, puis nous coupons notre moteur. Deux autres véhicules sont là, reste plus qu'à patienter et voir si l'info était fiable... Soudain, sortant d'entre les arbres, un premier pachyderme, puis deux, trois, dix, vingt, quarante...! Oui, une quarantaine d'éléphants qui arrivent pour boire au plan d'eau, passant à moins de 2 mètres de nous. On se recroqueville dans notre véhicule. On n'a pas de manuel nous indiquant "que faire si vous vous trouvez face à un troupeau d'éléphants "...



On a un peu peur certes, mais on est surexcités. Ils passent si près, parfois s'arrêtant pour se dresser, écarter et agiter leurs grandes oreilles et évaluer le danger potentiel. Ils sont impressionnants par leur taille, leur charisme et leur nombre ! On est aux premières loges et on passe un long moment à les observer boire, puis se doucher. Quel spectacle, on ne pouvait rêver mieux. C'est rempli d'émotions que nous rentrons au camp, ravis de notre premier safari en solo. On déplie nos tentes, on s'installe et on cuisine notre dîner : au menu ce sera riz aux poivrons. Puis on file se blotir dans nos sacs pour un bon dodo car une grosse journée nous attend demain.



Jour 2 dans Etosha

Notre étape du jour consiste à rejoindre Okokuejo, un camp situé au milieu du parc d'Etosha. Sans vraiment nous en rendre compte, c'est près de 300 kms que nous devons parcourir, en faisant des tours et des boucles au milieu du bush et afin de ralier les points d'eau. On a bien compris que c'est à leur proximité que nous avons le plus de chance de voir les animaux. On est parti, ultra motivés pour aller à la rencontre des grands fauves. Un travail d'équipe s'organise : le conducteur qui regarde la route et loin devant, la copilote qui indique les meilleures pistes à emprunter et regarde côté gauche (je vous rappelle que le volant est à droite...) et les enfants chacun sa fenêtre. Et pour être sûr qu'ils soient attentifs et bien impliqués dans cette recherche, on met en jeu des chocolatines pour chaque gros félin aperçu. Mais rapidement on s'aperçoit que la tâche n'est pas si aisée... Le parc est grand, parfois arboré, parfois désertique et parfois sous de hautes herbes brunies telles, que si un gros chat y était allongé, on ne le verrai pas. Certes on croise beaucoup d'animaux devenus plus communs comme les antilopes de toutes sortes ou bien les zèbres, mais rien de plus "exotique" pour le moment. Notre carte notifiant les points d'eaux nous est d'une grande utilité, mais certains de ces spots sont à sec. On roule, toujours confiants, parfois en s'arrêtant dans le doute d'avoir vu quelque chose, mais souvent un faux espoir... Mais il y a des indices qui ne trompent pas : comme ces 2 voitures moteurs à l'arrêt en bord de route. Si ils sont ainsi, c'est qu'il y a certainement un animal. Vite, nous nous empressons de les rejoindre... Et là, juste sur le bas côté : un léopard... Waow ! Il est allongé, à 2 mètres de nous, et reste un instant, méfiant mais pas plus perturbé que ça. Nous, on est comme des dingues à l'intérieur, on a du mal à se contenir et à ne pas faire de bruit. C'est le premier que l'on voit, et qu'est ce que c'est beau !



On a envie de descendre pour aller le carresser. On dirait une grosse peluche, mais avec de belles griffes et de belles dents. Puis, peut-être suite à un énième bruit de notre part, Monsieur guépard se lève et quitte son endroit ombragé, passe devant la voiture pour disparaître dans les herbes hautes.



On n'en revient pas d'avoir vécu cet instant, et d'avoir eu la chance de pouvoir observer de si près cet animal sauvage. Il nous faudra un bon moment pour redescendre de notre nuage. On continue notre safari avec du baume au coeur. On enchaîne un maximum de points d'eau car nous savons que demain nous ne reviendrons pas de ce côté du parc. Puis un sandwich est englouti dans la voiture, au milieu de cette nature, avant repartir. Au détour d'un chemin, nous croisons un rhinocéros. Ce sera le premier de notre tour du monde, excepté celui vu aux jumelles en Tanzanie qui ne compte pas vraiment... Bravo "Bibi", mon oeil est affûté ! C'est une belle bête, d'un fort beau gabarit.



Solitaire, il se déplace lentement ce qui nous laisse bien le temps de le contempler. Un peu plus loin c'est une autre rencontre que nous faisons... Nous croisons un camping car un peu spécial car il s'agit d'une "tiny house", une petite maison accrochée à l'habitacle. Et je l'ai déjà aperçu quelque part... Un petit signe de la main lorsqu'on se croise, et oui, il s'agit bien d'une famille française. Les "Mollalpagas en cavale " peut on lire sur leur engin. C'est une famille charentaise, qui vit à 20km de chez nous ! Oui, oui, sans blague. Ils voyagent depuis près de 2 ans et pour parler de tout ça, on se donne rendez-vous au camp ce soir. Etosha nous révèle plein de surprises. La journée touche gentiment à sa fin, on s'enregistre dans ce nouveau camp, un peu fatigués, contents, mais aussi un peu sur notre faim de ne pas avoir vu les lions... On en veut toujours plus! On installe nos tentes à côté la maison française et on se retrouve autour du point d'eau, à l'intérieur du camp.


Les animaux y viennent en nombre pour boire et se rafraîchir, nous assisterons à un véritable défilé.

Nous restons même après le couché de soleil, un spot éclaire la marre et permet ainsi de prolonger le spectacle. Nous y verrons des éléphants, des girafes, un coyote, un rhinocéros et aussi une lionne arrivée à pas de velours dans la pénombre.



En discutant avec les français, nous allons changer nos plans du lendemain et au lieu d'avancer vers l'Est pour un nouveau camp, nous sillonerons les pistes alentours et referons une nuit ici à Okokuejo.

Jour 3

Réveil à 6h50, mais nous prenons notre temps. La nuit fut encore fraîche comme le petit matin. Encore de belles couleurs au lever du soleil. Rien que pour cela, l'Afrique vaut le détour.



Les nuits sont froides, mais dès que les rayons percent, la chaleur revient. On se fait offrir le café par nos voisins charentais avant de plier les tentes et de repartir en safari. Direction le sud du camp vers un nouveau point d'eau. On emprunte une petite piste quittant ainsi l'axe principal. Et là, au détour un virage, on voit un phacochère qui courre à fond, queue dressée et levant une fumée de poussières derrière lui... Il détale à toute vitesse, comme un sanglier poursuivi par Obélix (c'est vraiment cette image de dessin animé que j'ai en tête...) et quelques secondes plus tard, on comprend pourquoi. Il est poursuivi par un lion qui en ferait bien son repas... Mais le lion se stoppe, coupé dans son élan... Tout aussi étonné que nous, de nous retrouver face à face. Le cochon sauvage a le temps de s'enfuir, certainement au grand désarroi du roi. Lui nous regarde, on le regarde... Puis il se remet en route au travers des buissons.



Nous continuons de l'admirer tant bien que mal jusqu'au moment où il disparaît pour de bon dans le bush. Quelle rencontre ! Un peu trop brève, mais intense ! Le lion mâle est si puissant, et si beau avec sa crinière, un régal dont on ne peut se lasser. Nous continuons notre tour, plus vers le nord, autre coin à lions, soit disant. Et en effet, sur la route, mon oeil aguerri me permet de voir une lionne au milieu des herbes hautes, en train de faire sa sieste.



Juste une tache un peu plus marron au milieu de cette savane. Celle-ci, il fallait la voir. Car on a beau dire, il faut avoir la chance d'être au bon endroit au bon moment, il y a aussi des fois où c'est à nous de faire le job. Nous l'observons plusieurs minutes dans l'espoir qu'elle bouge un peu, mais en vain. Continuons notre chemin. Arrivés à un nouveau point d'eau, nous nous arrêtons un nouvel instant pour admirer les animaux "traditionnels" : zèbres, oryx avec leurs immenses cornes, impalas, autruches, coyotes, etc...



Et nous rentrons, pas bredouilles, et pas peu fiers de notre journée, vraiment ravis de ces rencontres avec les félins. Il est aux environs de 16 h quand nous arrivons au camp, ce qui nous laisse un peu de temps pour : lessive pour moi, montage des tentes pour Xav et devoirs pour les enfants. On prendra ensuite un apéro au plan d'eau du camp avec nos compagnons charentais. Un bon repas cuisiné au réchau à base de patates sautées, et un gros dodo.

Jour 4

Nouveau réveil à 6h50, et, encore une nuit bien fraîche... On finit par s'y faire même si on préférerait quelques degrés supplémentaires. Petit déjeuner au cul du 4x4 pour faire plus vite.



Nous avions tout rangé la veille afin de partir de bonne heure, les lions étant plus actifs le matin. On met toutes les chances de notre côté, on aimerait tellement les revoir pour ce dernier jour de safari. Et pour cela, nous retournons là où nous l'avions vu la veille. Ce fut la bonne stratégie... Un lion et une lionne sont allongés à 5 mètres de nous. Superbe.... Pas un arbre, ni même un rocher pour les cacher, ils sont là juste pour nous (et les "Mollalpagas").



Nous avons le temps donc nous restons à les admirer pendant plus d'une heure et demi. On espère qu'ils finissent par bouger. Ah... Monsieur lion se lève... ah non, c'est pour mieux se recoucher...

Peut-être ce coup-ci...? Oui, c'est pour honorer madame lionne ! Un bref coït, puis se rallonge... Dure vie de lion !



Après quelques minutes supplémentaires, nous avons droit au second acte ! Qui ne dura pas plus longtemps, soit moins d'une minute. Se sentant peut-être observés, ils finissent par se déplacer de quelques mètres, un peu plus loin derrière des arbres. Il est temps pour nous de partir et de laisser, après 1h40 d'un spectacle extraordinaire.



En route vers notre nouvelle destination : Olifantrus, un camp situé à l'Ouest du parc en direction de sa sortie. A peine remis de nos émotions, que devant nous un groupe de 4 guépards traversent la route et courrent dans la savane. Ils vont vite, et nous avons été pris par surprise ; j'ai à peine le temps de dégainer mon appareil pour les photographier.



Quelle matinée de fous ! Nous sommes enchantés de nos rencontres et faisons ainsi carton plein des animaux de la savane : les Big Five et tous les autres ! Nous poursuivons notre route à la recherche d'un nouveau point d'eau. Une petite erreur de trajectoire nous emmène sur la mauvaise piste. Le temps de s'en apercevoir et de faire notre demi tour, nous voyons un 4x4 de rangers venir à notre rencontre... Ils nous expliquent que nous n'avons rien à faire ici, nous réprimandent et nous demandent de payer une amende. On fait un peu les idiots, faisant semblant de ne pas comprendre ce qu'ils veulent : "Nous sommes des français égarés... C'est tout..." On évite l'amende mais de justesse, ils n'ont pas l'air de rigoler. Nous arrivons enfin au tant attendu point d'eau, et là, nous avons une chance incroyable : tous les animaux y sont présents, aussi bien des girafes, que des éléphants, zèbres, impalas, et 2 lions... C'est bluffant, on dirait un montage tellement il y a d'animaux.


On assiste à une tranche de vie sauvage de la savane. Les éléphants en arrivant, ont poussé tout le monde et se sont appropriés les lieux. Les autres animaux devront attendre pour boire, et ça va durer un certain temps. Quelques uns essayent de s'approcher mais se font vite refouler par les nouveaux maîtres des lieux. Nous restons ici 2h environ à les admirer et nous en profitons pour y faire notre repas, préparé le matin même. Après cette pause, nous rejoignons le camp d'Olifantrus. On s'installe, puis on rejoint à pied le belvédère construit au dessus du point d'eau du camp. On assiste de nouveau à un magnifique coucher de soleil, avec juste en dessous de nous un rhinocéros venu s'hydrater. Nous sommes encore une fois aux premieres loges.



Une nouvelle journée pleine d'émotions à la vue de tous ces animaux sauvages. Un safari haut en couleur, et dont nous sommes d'autant plus ravis car nous avons trouvé les animaux par nous même, et non par le biais d'un guide comme en Tanzanie. On est plutôt fier de nous, et c'est certain, Etosha nous laissera de merveilleux souvenirs et des images plein la tête. Dernier feu, dernier repas dans ce parc avant une bonne nuit, car demain nous avons une longue route dans l'espoir d'une nouvelle rencontre, complètement différente, mais qui me tient beaucoup à coeur...


Mais en attendant, quelques photos de notre vie nomade...



Et encore des animaux...




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