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elomariette

Détour en terre inconnue, à la rencontre du peuple Himbas...

Dernière mise à jour : 2 août 2021



Une dernière bloucle pour quitter Etosha sans regret, toujours dans l'espoir de voir davantage d'animaux, mais sans résultat probant. Peut-être que nous étions déjà ailleurs dans nos têtes, car notre prochaine étape, j'en suis sûre, va être forte en émotions... On passe la porte, laissant ce magnifique parc derrière nous, et direction le Nord. Enfin on était parti pour, avant de jeter un coup d'oeil sur notre jauge d'essence... Puis sur la carte pour trouver le village avec la station la plus proche. Et il s'avère que, forcément, celui-ci se situe au Sud. Pas le choix, il nous faut faire un détour de 120 km aller-retour pour remplir de diesel notre double réservoir. On a une belle autonomie, mais un moment il faut se rendre à l'évidence, direction la pompe. Nous arriverons tout juste, le compteur indiquant "autonomie 7 km" ! Un bon rappel à l'ordre, on ne nous y prendra plus. Ce stop est l'occasion d'acheter 2 porte-clés aux enfants, gravés dans le fruit d'un arbre. Ils sont jolis, on n'aura pas tout perdu en faisant ce long détour. C'est reparti, en direction de la ville de Opuwo. Nous y ferons un stop ravitaillement au Spar, avant de reprendre une piste nous emmenant en terres inconnues. Nous avons décidé de venir dans ce coin, non pas pour nous mener en Angola, mais afin de rencontrer une tribu habitant la région : les Himbas.

Notre arrivée tardive nous oblige à nous arrêter au camp à côté du "living museum", que nous ne visiterons pas. C'est un village Himba créé il y a quelques années afin d'expliquer aux visiteurs la vie traditionnelle de ce peuple. Nous, nous souhaitons aller les rencontrer dans un village, plus loin, et surtout un peu au gré du hasard. Pour le moment, il est temps de déplier nos tentes, sortir tables et chaises et de nous installer sur ce nouvel emplacement. Il ne va pas falloir longtemps pour que des enfants Himbas du camp d'à côté, nous rejoignent. Nous faisons connaissance, échangeons par des regards et des signes, eux ne parlant pas anglais et nous ne parlant pas leur langue. Ils nous accompagnent pour marcher jusqu'à la grotte située à 3 minutes, puis ils jouent à sauter et faire la course avec Nolan et Iloa.



Deux d'entre eux sont pieds nus, tous sont couverts de poussière et ne portent que quelques guenilles trouées. Un simple bout de tissu et un lacet pour cacher leur sexe. Quand le moment arrive de sortir le ballon de foot, on ne les arrête plus. Ils ont le sourire jusqu'aux oreilles.



Avec l'accord des enfants, nous décidons de leur donner les sandalettes d'Iloa et Nolan, qui ne devront plus nous servir avant notre retour. On leur attache aux pieds, ils semblent heureux sans vraiment l'exprimer. Iloa et Nolan le sont aussi, ravis et un peu fiers d'avoir fait plaisir à ces enfants que tout oppose.



Nous offrons nos 2 gourdes aux 2 autres enfants afin de ne pas faire de jaloux et que chacun reparte avec quelque chose.




Ils nous laissent un moment, le temps que l'on cuisine, mais nous rejoignent rapidement après. Nous passons à table, et c'est tout naturellement que nous partageons notre repas avec eux : maïs grillés, et sandwichs de saucisses grillées au barbecue. Ils se régalent et nous aussi.



Il est temps de se dire au revoir, et pour nous de regagner nos tentes. Demain, on part à la recherche de ce peuple, comptant un peu sur la chance pour les trouver. Certes nous avons aperçu quelques femmes à Opuwo (facile à reconnaître étant donné qu'elles ont les cheveux rouges et les seins nus) où elles espèrent obtenir un peu d'argent ou de nourriture, mais nous voulons vraiment trouver un village des plus authentiques.


La nuit a été un peu plus chaude que les précédentes, et ce n'est pas pour nous déplaire. Mais ce matin, je me lève avec un petit mal de ventre assez reconnaissable et annonciateur... Et oui, petite tourista pour moi, ca faisait longtemps ! Mais il en faut plus pour m'arrêter, alors nous reprenons la route toujours plus au nord, vers la frontière avec l'Angola. En chemin, un homme fait du stop sur le bord de la route. On parle d'une longue piste sur plusieurs centaines de kilomètres où l'on ne croise que très peu de monde. C'est peut-être ça notre chance... Nous décidons de nous arrêter et de le conduire. On peut l'avancer et l'aider, et lui aussi, car en effet il connaît bien le coin et peut nous emmener dans un de ces villages tant recherché. On en croise quelques uns, un peu à l'écart de la route principal, mais ce monsieur est d'accord pour nous accompagner dans un village reculé, des plus authentiques. On roule pendant de longues minutes avant qu'il nous indique de bifurquer, sortir de la piste et emprunter un chemin de terre. On traverse alors des rivières assechées, et des plaines rocailleuses avant d'arriver face à ce tout petit village de Himbas...

Dans un premier temps, nous suivons notre guide improvisé, et restons à l'écart le temps qu'il demande l'accord au chef du village pour que nous passions un moment en leur compagnie. Une fois l'accord obtenu, nous remercions le chef du village qui nous salue et tentons d'en apprendre plus sur eux.



On compte environ 6 maisons, ou plutôt huttes, de formes rondes, faites de terre, de pailles et d'un mélange de boue et de bouses.



Le chef est âgé de 74 ans, il paraît vieux et un peu fébrile mais garde le pouvoir sur le camp. Il nous raconte, via notre passager autostopeureur devenu traducteur et interprète, qu'il a eu 3 femmes, dont 2 sont mortes. Elles sont enterrées ici dans le village, sous 2 branches d'arbre, en guise de croix pour nous. Le village est calme, on nous explique que les hommes sont sortis pour s'occuper du bétail, tandis que les femmes sont parties au point d'eau, et au ramassage du bois. Seul un groupe d'entre elles est restée pour s'occuper des plus jeunes enfants, et des bébés. Nous nous installons à leur côté. Une vieille, qui semble être la femme du chef, tient un bébé de 3 mois dans ses bras, qu'elle allaite, ou tout du moins donne le sein pour refrenner les envies de téter.



Le peuple Himba vit nu, et ne voit pas la pudeur comme nous. Ils portent juste un tissu qui cache leur sexe, faisant attention tout de même de ne pas le monter même lorqu'ils s'asseyent. Pour eux, la pudeur ou bien la partie du corps qu'ils veulent cacher, ce sont les parties osseuses qui ressortent comme les poignets, les chevilles ou encore les trapèzes. C'est pourquoi, ils recouvrent ces parties avec des colliers et de nombreux bracelets. Ceux qui est frappant et unique chez cette tribu, c'est cette couleur rouge qui recouvre leur peau et surtout leurs cheveux. Elles sont toutes coiffées de la même façon: des sortes de tresses en argile rouge, puis les pointes en "froufrou" crépues.



Ce sera un long moment d'échange, d'autant plus qu'un groupe de femmes revient portant des bidons d'eau remplis sur la tête.






Nous voilà donc une petite dizaine à nous observer les cheveux, les toucher, les tirer, les carresser.


Toutes sont sous le charme d'Iloa et de ses longs cheveux blonds. Elles les tripotent avec étonnement, admiration et... Amusement ! Elles parlent entre elles, Iloa et moi nous nous laissons faire, puis c'est l'inverse. A nous d'être surprises par cette argile et cette couleur rouge, issue d'une pierre qu'elles frottent pour obtenir une poudre qui sera ensuite mélangeé avec de la terre et de l'eau.



Elles s'en enduisent le corps et les cheveux, certainement pour se sentir belles. Ce qui est sûr, c'est qu'elles n'ont pas du voir beaucoup de touristes, peut être même que c'est la première fois...



La femme du chef nous demande de garder Iloa avec eux, me promettant de bien s'occuper d'elle, de lui donner un bain chaque jour et qu'elle aurait sa propre maison. Cela nous a bien fait rire, et nous tournant vers Iloa afin de savoir si elle serait prête à vivre ainsi... Réponse de l'intéressée : "non !" C'est vrai qu'ils n'ont vraiment rien : un enclos avec quelques chèvres, un abri servant de cuisine commune et de toutes petites habitations... C'est tout... Les journées doivent être longues et se ressembler. Iloa eu l'honneur de porter le bébé de 3 mois dans ses bras et même eu le privilège d'être coiffée de leur couronne du mérite.



Il faut être mariée, puis la gagner pour normalement avoir le droit de la porter. Nous avions acheté plusieurs paquets de pâtes et de riz afin de leur offrir, et pour les enfants nous avions pris des cahiers, des crayons et des feutres. Le moment venu... Nous leur offrons, préférant cela plutôt que de leur donner de l'argent. Quel moment incroyable... Ils sont ravis de nos présents mais surpris des cahiers et crayons. Visiblement ils ne savent pas, ou pas bien, ce que c'est ni comment s'en servir.



On se fait une joie de leur montrer comment tenir un crayon, d'essayer différentes couleurs. Iloa et Nolan s'empressent de leur faire un dessin. On les dessine, on leur apprend à tracer des bonhommes, on leur écrit nos prénoms et les leurs. Un petit garçon s'est installé à côté de Nolan pour tenter de recopier ses dessins. Il a l'air émerveillé et semble adorer notre cadeau.



Il ne veut plus lacher le feutre et le cahier. Qui sait... Peut-être un futur artiste ? Tout le monde se prend au jeu de dessiner, même les femmes qui ne savent pas écrire. Notre pseudo guide leur fera une page dédiée à l'école, en expliquant les voyelles et quelques mots simples.



Avant de repartir et de les remercier, on sort le Polaroid d'Iloa et nous faisons une photo de groupe tous ensemble. Nous leur offrons et nous en gardant une pour nous aussi. Elles rigolent beaucoup de se voir sur cette image. Ça les amuse et elles se moquent gentiment d'elles-mêmes.

Le chef nous remercie chaleureusement mais simplement de nos présents, il semblait émerveillé de voir les enfants de son village heureux de découvrir les dessins et l'écriture.


Il est temps pour nous de repartir après 3h passées en leur présence. Le chef nous demande de le déposer au bord de la route afin de rejoindre certains hommes de la communauté. Nous acceptons avec plaisir évidemment. Un dernier signe de la main, un dernier au revoir, un dernier sourire et c'est émus que nous laissons ce village derrière nous.









Nous déposons le chef, puis plus loin notre autostoppeur à qui nous laisserons une couverture, le remerciant aussi pour cette rencontre. Nous enchainons avec nos 3 bonnes heures de route, direction Palmwag.


Quel moment magique nous venons de vivre... Hors du temps... Unique...


Merci les Himbas.

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1 Comment


passylloa
Jul 28, 2021

Super !!!

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