Ce village est coincé sur un bras de terre, entre lagune et mer des Caraïbes.
Pour y accéder nous devons laisser notre voiture dans un parking surveillé à La Pavona. De là, partent des bateaux à moteur afin de descendre la rivière et atteindre l'embarcadère. Nous sommes une douzaine à bord, nous avons laissé la moitié de nos affaires dans le coffre du 4x4, et nous voilà partis.
Woaw ! il a des chevaux sous le capot ce bateaux ! La sensation de vitesse est décuplée étant donné que nous sommes très bas, au ras de l'eau. Le bateau file en zig zag sur les lacets de cette eau marron, en évitant habilement toutes les branches et autres obstacles qui jonchent les berges. On aperçoit une tortue et quelques hérons. On a vraiment l'impression d'être en Amazonie, bien que nous ne connaissons pas, mais c'est l'effet que ça donne.
On navigue environ 40 minutes au travers de la forêt, en suivant quelques panneaux d'indications (oui oui) avant de débarquer au village.
Le dépaysement est total, le village compte 2000 habitants au maximum, et s'étire le long du fleuve. Ce n'est pas une île à proprement parlé, car un bras de terre la relie au continent, mais surtout, contrairement à une île, c'est bien 2 types d'eaux différentes qui l'entourent. Tortuguero possède une grande plage de sable noire, et comme son nom l'indique, c'est une plage de ponte pour les tortues marines. Malheureusement pour nous, ce n'est plus la période.
Nous gagnons notre hôtel "Tortuguero Natural" assez typique dans lequel nous avons réservé 2 chambres. En nous installant, nous découvrons que nous avons un compagnon de dortoir... En effet un bel iguane vert a élu domicile sur le rebord de notre fenêtre de salle de bain. Une moustiquaire nous sépare, et bien que sachant ces bestioles innofensives, c'est préférable...
Nous ressortons afin de rencontrer Jessica, une allemande installée ici depuis plusieurs années et qui organise des tours en bateau pour découvrir la faune. Le rdv est pris pour le lendemain à l'ouverture du parc soit 6h. Vite, il est temps d'aller savourer un cocktail dans un bar donnant sur la rivière. On admire les couleurs changeantes avec le coucher de soleil, on est bien.
Ici, il est fréquent que la pluie tombe en averse, soit quelques minutes, soit des heures, soit des jours... Pour l'instant, on s' en sort bien. Direction un bon casado qui nous a été recommandé à quelques pas. Ici, tout se fait à pieds. Nous sommes seuls au restaurant qui nous réserve un très bon accueil. Les touristes se font rares, c'est un endroit que certains zapperons lors de leur séjour au Costa Rica, car la situation géographique est excentrée et il faut prévoir au minimum 3 jours aller-retour pour s'y rendre. Enfin la météo étant mauvaise depuis quelques semaines, la saison des pluies ayant décidé de jouer les prolongations. Bref, nous on est bien installés, nos assiettes sont copieuses et délicieuses. Une averse passe, sans durer... Tant mieux.
5h du matin, le réveil sonne... On a beau être matinal, ça reste de bonne heure ! On s'habille (on enfile un maillot et un T-shirt) puis on descend avaler un café avant de rejoindre Jessica à son bureau. Nouveau café avec banane et nous embarquons dans un petit bateau à moteur électrique. Nous sommes tous les 6, plus Jessica et un guide qui pilote le bateau. L'embarcation est parfaitement adaptée pour approcher les animaux sans les déranger et évidemment respecter l'environnement de cette réserve naturelle. Le ciel est menaçant, nous avons pris nos capes de pluies que nous ne tardons pas à sortir. Heureusement la pluie ne tombera que 30 minutes avant de laisser la place au soleil.
Nous commençons par découvrir de nombreuses espèces d'oiseaux, et notamment une variété de toucans, plus petits que ceux aperçus jusqu'à présent. Nous avons tous des jumelles bien utiles pour admirer les couleurs de leur bec et plumage. Nous verrons au cours de la sortie, un paresseux, des caïmans, un basilique et des capucins. Ballade très sympa avec une guide intéressante et parlant très bien le français, ce qui est bien pour nous et les enfants.
Retour sur la terre ferme pour un copieux petit déjeuner : oeufs brouillés, riz, frijoles, bananes plantins, fruits et café. Ouch ! Il est 9h30, on est calé.
Le reste de la journée sera réservée à la ballade dans le village, l'achat de quelques petits souvenirs, et une promenade sur la plage.
Nous nous sommes arrêtés pour partager une grande pizza et boire une bière dans un tout petit resto : The big Bamboo. L'accueil très souriant de la patronne. Elle confectionne elle-même sa pâte et son coulis de tomate. Elle tombe sous le charme d'Iloa, et nous révèle qu'elle aurait bien aimé avoir une fille, en plus de son grand garçon. Mais comme tout parent, elle était déjà bien occupé avec son premier. On discute ensemble, on se délecte de sa pizza, et on se quitte en se prenant en photo. Une belle rencontre.
Sur le chemin du retour on ramasse une noix de coco afin d'essayer de l'ouvrir avec la machette de l'hôtel. On bataille un peu, voir beaucoup, c'est incroyable la résistance de ce fruit.
Un tico passant par là, nous vient en aide. Lui, il a la technique et manie bien mieux le coupe coupe. Notre noix ouverte s'avère mauvaise. Notre local part donc récupérer sa gaule afin de nous décrocher une noix pour chacun, de nous les ouvrir afin de boire l'eau de coco et nous la fendre pour manger sa chair. Efficace... Mais l'efficacité à un prix... Rien ne se donne ici. Nous lui donnons donc un billet pour... Service rendu.
Une dernière soirée dans ce village coupé du monde, avant une nuit calme et tranquille. Demain nous reprendrons le bateau pour remonter la rivière jusqu'à notre point de départ. Belle étape et forcément de bons souvenirs en tête.
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