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elomariette

Indonésie (part 1) - De Java à Sumatra

Dernière mise à jour : 19 oct.



Selamat Datang Indonesia !


On a quitté les belles îles des Philippines pour atterrir dans un nouvel archipel. Encore plus grand...

En effet l'Indonésie, c'est 10 fois la taille de la France, c'est plus de 4000 îles et des noms qui font toujours rêver : Java, Bali, Sumatra,...


Mais nous commençons par son imposante capitale : Jakarta.

Énorme ville que nous ne visiterons pas... Eh oui, juste une étape pour quelques achats. Donc notre journée se passera en très grande partie dans un mall. On se munit de nouvelles cartes Sim dans un premier temps, non sans mal car une de nos cartes ne peut pas être activée... On attendra une demi journée avant de nous faire rembourser car celle-là ne fonctionnait pas... Ce qui nous a permis d'avoir du temps pour faire le tour des boutiques et ainsi trouver une nouvelle GoPro. Ça reste utile pour quelques moments à immortaliser en vidéo, et on sera certainement content de pouvoir revoir certaines images plus tard. On a même failli craquer et acheter un drone... Il est vrai que ça fait de superbes photos et vidéos... Mais non, on se contentera de la caméra, soyons raisonnables !

Allez, une nuit à  notre hôtel avant de reprendre l'avion. Pas de commentaires sur notre emprunte carbonne...



Bali


C'est par "l'île des Dieux" que nous commencerons notre périple indonésien. C'est ici que nous retrouverons des amis, rencontrés lors de notre premier tour du monde et d'autres rencontrés aux Philippines. Et c'est aussi ici que nous fêterons l'anniversaire d'Elo. Mais on vous racontera tout ça un peu plus tard, au travers d'un autre article puisque nous retournons à Bali dans un second temps...



Ile de Java


Cette grande île du sud regorge de coins sympas. On y arrive par l'est, en ferry depuis Bali. La traversée se fait en une heure et à un prix défiant toute concurrence (autour de 2 euros). Et pendant ce temps-là, on succombe à une proposition de massages... Ca fait passer le temps et puis c'est agréable !



On accoste à Banyuwangi d'où l'on prend un grab, un peu compliqué, pour rejoindre notre homestay perdue dans la campagne. Doù son nom : Agus Hidden Homestay...

On est accueilli par notre hôte qui nous installe dans une petite maison à côté de la sienne. Sobre et simple, ça ira bien pour 2 petites nuits. Le point négatif : il y a une mosquée à quelques mètres... Et oui, l'Indonésie est un pays avec une grande majorité de musulmans. On trouve des mosquées partout et donc les appels à la prière plusieurs fois par jour et même la nuit. Les muezzins parfois se succèdent toute la journée, lisant inlassablement les versés du Coran. On a l'impression que ça ne s'arrête jamais et nos nuits en sont fortement perturbées...

Dans ce petit village, il n'y a pas de touristes et notre hôte passera beaucoup de temps avec nous. Très serviable, confirmant l'hospitalité légendaire des indonésiens, il nous aidera à réserver nos billets de train et à organiser notre visite du lendemain... Mais avant cela, il nous emmène dîner dans un warung en bord de rue, sous un abri, à même le sol. On mangera nos premiers plats typiques et bons marché : les nasi goreng (riz frit avec un oeuf) et mie goreng (nouilles sautées avec un œuf). On discute beaucoup, c'est très intéressant et enrichissant de partager avec les locaux. Aucun sujet n'est tabou tant qu'il y a du respect.

Mais il faut vite aller au lit car le réveil va sonner en pleine nuit...

Dringgg.... Il est 2h30, il faut se préparer pour un départ à 3h00... On monte en voiture, et en route pour :


Le volcan Kawa Ijen


Il nous faudra moins d'une heure pour arriver au parking et débuter l'ascension. Ce volcan est connu pour son lac dans son cratère, le plus acide au monde. Il fait encore nuit noire lorsque nous entamons la montée, équipés de nos lampes frontales et avec des masques à gaz à utiliser en cas de besoin au sommet... Ça grimpe bien pendant 3 km environ.



Il nous faudra 1h20 environ pour atteindre le sommet. Et là... wahooooo !

Le soleil se lève sur ce décor, la petite brise chasse les nuages et les fumerolles pour laisser apparaître ce magnifique cratère aux eaux turquoises.



Les paysages sont splendides : montagnes, arbres brûlés, roches fumantes et ce lac. On décide de descendre pour s'approcher un peu plus du souffre et des fumerolles. On croise des travailleurs qui remontent jusqu'à 60 kg de blocs de souffre, au milieu de ces touristes... Payés une misère, travaillant dans des conditions démentielles... Certains ce sont reconvertis en porteurs de touristes... On a un peu de mal avec ça : certes certains gagnent de l'argent, mais voir des touristes (chinois essentiellement) se faire porter sur des chariots qu'ils tirent ou poussent péniblement et tout ça juste pour quelques photos Instagram... Le constat est assez désolant...

Un peu plus bas donc, jusqu'à la limite autorisée, les fumées qui jaillissent de la roche sont beaucoup plus denses. On décide de mettre les masques, pour se protéger si les courants d'air changent, et aussi pour le fun... On ne les a pas loué et trimballé pour rien !

L'odeur de souffre est vraiment forte et ça nous protège bien.




Après avoir pris le temps, on entame la redescente. On partage un café avec notre hôte qui nous a attendu, puis retour chez lui. Mais sur la route, il y a de l'animation... C'est la foire du village, foire de la chèvre ! On fait donc un stop au concours de biquettes. Tous les éleveurs du coin sont venus présenter leurs plus belles bêtes, et elles sont bien différentes de chez nous ! Plus grandes, avec de longues oreilles de lapin et un "drôle" de faciès...



Le soir arrive vite, on dîne avec Agus au resto chez son ami. Les discussions continuent bon train, mais ne tardent pas car justement le train part de bonne heure demain matin.

Le trajet vers la gare se fait en traversant de belles rizières au milieu des montagnes. C'est vraiment superbe !



Quelques heures plus tard, après avoir longé d'interminables rizières, nous descendons en gare de Probolingo.



On s'y fait un resto et un retrait d'espèces (encore... on est vite millionnaire en roupies indonésiennes, et les arrêts aux ATM sont fréquents).



Puis grab jusqu'à Cemoro Lawang où nous arrivons sous la pluie et où nous passerons la nuit. Encore une courte nuit...

Rebelote ! Nouveau réveil à 2h30 et départ en Jeep à 3h pour gagner le point de vue de King Kong Hills.

C'est d'ici que nous voulons assister au lever du soleil sur un nouveau volcan :


Le Bromo


On arrive bien en avance malgré la multitude de jeeps multicolores qui transportent des touristes comme nous. On a donc le temps de prendre un café pour se réchauffer en attendant les premiers rayons. Pour l'instant, on ne devine pas grand chose, juste quelques formes derrière les nuages qui on espère vont vite se disperser.



La lumière se lève peu à peu... Puis c'est en réalité une mer de nuages que nous découvrons... Et les sommets des volcans ! Re : wahooooo ! On est scotché...







Ces montagnes sont magnifiques, et au milieu, il y en a une plus petite, qui fume...



Nous sommes parmi les derniers à redescendre pour retrouver la Jeep (parmi des dizaines et des dizaines restantes encore). Un peu de route au travers de la mer de sable, dans un décor lunaire.

Puis, on nous dépose pour la ballade et l'ascension par un escalier du fameux Bromo. Le début de la marche se fait dans la brume donnant au tableau une atmosphère bien particulière... Un peu comme dans un film où il faudrait traverser une plaine de morts-vivants... Mais sans morts-vivants heureusement...



Puis plus on se rapproche du volcan, plus le voile se dissipe. On arrive au pied de l'escalier après un quart d'heure. Ne reste plus qu'à monter... Et nous voilà arrivés sur l'arrête du cratère. Le volcan crache énormément de fumée et tout ça dans un grondement sourd... Impressionnant.

Notre Terre est bien vivante !

La vue est encore une fois magnifique, on se délecte de ses moments, sans en perdre une miette. Et quand nous sommes suffisamment rassasiés, alors on rebrousse chemin et le retour pour déjeuner et nous remplir la pense.




On repart en 4x4 en début d'après-midi pour notre prochaine étape :


Malang


Départ pour Malang en prenant la piste avec le 4x4 plutot que la route. On circule en contournant les volcans, en traversant de belles collines verdoyantes sur des terres fertiles pour arriver sur une route de montagne qui nous permettra de redescendre sur la ville.



Cet arrêt à Malang était normalement prévu pour nous rendre aux cascades de Tumpak Sewu (proche Bromo, mais pas trop quand même). Mais vu la météo, plus le temps de route et enfin le prix : on décide de laisser tomber.

Tant pis, on le sait, on ne peut pas tout faire ni tout voir. Du coup, on a une journée complète dédiée à la découverte de cette grande ville. Un tour au marché à côté de notre hôtel, petit mais très sympa. On testera et on dégustera  plein de spécialités dont les fameux "onde onde". Un régal ces petites boules type beignets avec des graines de sésame dessus et fourrés à la cacahuète. Dans un boui-boui, on essaiera la bière-café à 0%... Particulier mais rafraîchissant.



Quant à la ville, elle est étendue. On y trouve de grandes demeures, de belles voitures, des restaurants plutôt chic... Une église et des mosquées.



On prend un tuk-tuk pour nous rendre au quartier de Jodipan : top pour les photos aux 1000 couleurs. Ce petit village voué à être démoli est devenu un coin touristique, et cela grâce à une poignée d'étudiants. 8 pour être exact. Ils ont transformé ce bidonville en un lieu coloré aux peintures murales créatives. Après avoir fait accepter leur projet par les autorités, ils se sont associés à un fabricant de peinture local qui a soutenu leur projet ambitieux. En 2016, aidé par des artistes et les troupes de l’armée de l’air, chaque maison a été peinte dans des teintes vives qui, d'en haut, créent un arc-en-ciel de couleurs. C’est ainsi que Jodipan est devenu Kampung Warna Warni, ce qui signifie littéralement le village coloré. On a bien aimé se perdre dans les ruelles puis traverser le pont qui sur surplombe la rivière et les 2 zones du quartier. Une chouette balade pour terminer cette étape.




Yogyakarta


Ville réputée pour ses arts traditionnels, son héritage culturel, son orfèvrerie avec notamment le travail de l'argent, et c'est également un lieu d'étude, comprenant diverses universités. Son complexe royal du XVIIIe siècle, ou Kraton, comprend le palais du sultan, encore habité. Au sein du Kraton se trouvent également de nombreux pavillons en plein air.


C'est en train que nous arrivons, le réseau ferroviaire de Java est plutôt fiable et économique.



On a loué une maison dans une petite ruelle, au milieu des locaux (Inez homestay). Une chouette maison de 2 chambres et dont les hôtes ont été tellement gentils : donuts à l'arrivée, t-shirt et tenue de foot pour Nolan offerts, invitation au resto tous ensemble,... Quelle belle hospitalité ! Encore un grand merci !



En ce qui concerne la visite de la ville : comme dans nos habitudes, le marché  central, mais aussi la célèbre et touristique Malioboro Street. Une avenue animée avec de nombreuses boutiques. On essuie quelques averses, mais cela ne nous arrête pas. Les enfants sont de vraies stars : les jeunes aiment se prendre en photo avec eux. Toutes les étudiantes veulent un selfie avec Iloa. C'est plutôt sympa et les enfants se prêtent encore au jeu sans trop bouder... Ils préfèrent quand ce sont des jeunes plutôt que des vieux ou des chinois...



Ici on découvre également les spécialités du Batik : teinture artisanale à la cire sur tissus ou tableaux. Les jours passent et on continue la visite de la ville...



On retourne au marché Pasar Beringharjo. On a envie de tout acheter ! Artisanat, bois, décos, miroirs, paniers... Ils ont vraiment bons goûts, tout est très joli et à des prix dérisoires ! Quand on pense qu'ils vendent ça à un prix fois 10 en France, on se pose vraiment la question de ne pas remplir un container... Mais non... On garde la raison, et ce n'est pas prévu dans nos futures activités de faire de l'achat-revente de meubles et décorations indonésiennes.



Prochaine visite : le Taman Sari (ou Water Castle). Construit au milieu du 18ème siècle, ce site créé par le sultan avait plusieurs fonctions : lieu de repos, atelier, lieu de méditation, fort militaire, cachette... C'est une véritable petite ville dans la ville. On contourne les bassins, les bains, les jardins, les pavillons pas toujours en bon état. Ohhh... Des chatons... Une portée de boules de poils va nous retenir un bon moment, avant notre retour à notre maison, en tuk-tuk évidemment.



Puis livraison du dîner, comme chaque soir, ça coûte moins cher que d'acheter des produits et de cuisiner.

Un brin de couture pour du rafistolage de sacs et vêtements qui commencent sérieusement à fatiguer et enfin, préparation et fermeture des sacs et prochaine étape !



Temple de Prambanan


Situé à une demi heure de taxi depuis Yogyakarta, c'est l'un des 2 sites majeurs à visiter. Ce temple date du IX ème siècle, et il s'agit en réalité d'un ensemble de 240 temples hindouistes. Site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le temple central est dédié à Shiva, les 2 autres à Brahma et Vishnu. Et il y en a en plus, plein d'autres plus petits. De loin ça pourrait ressembler à Angkor..., Mais en fait non. Les silhouettes des structures sont aussi magnifiques. On arpente le site, on monte dans les temples, on admire les statues de ces divinités encore pleines de mystères pour nous...

Dans le parc, on trouve d'autres constructions : Candi Lumbung, Candi Bubrah et Candi Sewu, plus un musée et quelques animaux. Bref, c'est superbe, un incontournable à ne manquer sous aucun prétexte.






Temple de Borobudur


Le 2ème (ou 1er) temple incontournable, lui aussi inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Lui aussi construit au IX ème siècle, mais par contre ce n'est pas un temple hindouiste, mais bien bouddhiste. Pour en prendre plein la vue, réveil à 2h30 pour un départ à 3h du matin... Ca pique un peu... Mais on sera ainsi à l'heure pour le lever de soleil depuis Punthuk Setumbu : vue panoramique, d'un peu loin il faut l'avouer, mais jolie sur le temple et la vallée.

On prend notre temps, c'est calme.



Puis visite du complexe. Littéralement Borobudur signifie : "Temple sur la colline". C'est un sanctuaire et un lieu de pèlerinage. Il faut réserver à l'avance l'heure de visite de la partie supérieure du temple. Des tongs nous sont remises pour ne pas abîmer les pierres avec les baskets.


Construit sur trois niveaux : une base pyramidale comprenant cinq terrasses carrées concentriques, surmontée d'un tronc de cône (trois plate-formes circulaires) et couronnée d'un stupa monumental. Les murs et les balustrades sont ornés de bas-reliefs couvrant une surface totale de 2 500 m2 et retracent la vie de Bouddha. Bordant les plate-formes circulaires, 72 stupas ajourés abritent autant de statues du Bouddha. C'est un mandala et un stupa vu du ciel !

Tout simplement: MA-GNI-FIQUE !









Cette île de Java aura répondu à toutes nos attentes et bien plus encore, on est émerveillé !

Des volcans, rizières, villes, temples, et la gentillesse des habitants...

Un bon coup de cœur pour cette Indonésie !



Ile de Sumatra


Pour y arriver, il nous faudra reprendre l'avion... Et oui tel est le prix à payer pour les personnes qui veulent en voir beaucoup sur 2 mois de visas possibles... Donc on paye les changements d'îles, mais on gagne du temps !



Sur l'île de Sumatra, 2 points d'intérêt majeurs retenaient notre attention, mais encore une fois, il va falloir faire des choix... Pour le coup, on a ni le temps ni l'argent de tout faire. On va donc malheureusement écarté la rencontre des orang-outan pour se concentrer pleinement sur l'immersion chez les Mentawai. On atterri à l'aéroport de Padang qui ne sera qu'une ville étape. On y laissera nos gros sacs pour voyager plus léger... Quoique... En effet, il faut qu'on achète des bottes ! Et 4 paires de bottes, ça prend de la place ! On termine les petits préparatifs en espérant ne rien oublier pour notre immersion de quelques jours dans la jungle... Ca y est, c'est le départ pour une longue journée de transports...




Iles Mentawai


A la rencontre de la tribu des Mentawai appelés aussi "hommes fleurs ". Pour cela il faut gagner l'île de Siberut... Tout commence par 6h de ferry avec une escale au bout de 5h, dans un premier port. Nous avons un jeune guide qui nous accompagne pour cette aventure. Il sera notre traducteur également pour toutes les questions que nous nous posons. Ce stop permet de manger un bout dans un boui-boui vraiment local, ce qui est une mise en bouche pour la suite... En effet, un mélange d'excitation et d'appréhension se fait ressentir... Mais on ne peut plus faire marche arrière.

On est parti pour 4 jours et 3 nuits, pour vivre dans une famille au beau milieu de la jungle.

Évidemment on a briefé les enfants : ça va être dur, déconcertant, très sommaire, mais c'est aussi ce qui rendra l'expérience encore plus mémorable.

Donc, après nos 6h de ferry, on enchaine par 15 min dans la benne d'un pick-up.



Petit ravitaillement au village, on achète notamment quelques biscuits et cafés supplémentaires. Et nous voilà reparti pour 1h20 de pirogue ! On glisse sur les flots afin de nous enfoncer un peu plus dans ce paysage verdoyant.




Puis vient le moment tant attendu où l'on débarque, sur une rive boueuse au milieu de nul part... Et où nous sommes accueilli par quelques autochtones. Magique de voir cette tribu, là, devant nous... On est timide et fascinés par ces hommes et ces femmes habillés que d'un simple pagne, tatoués et fumant de grosses cigarettes roulées dans des feuilles de bananiers. Ils sont plutôt beaux et accueillant, nous on se laisse faire et on ne veut surtout pas faire d'impair. On nous a recommandé de ne pas arriver comme de simples touristes attirés par la curiosité de cette ethnie, voulant faire juste quelques photos avant de repartir... Non, certainement pas. On est là comme des invités voulant partager une expérience de vie au sein d'une famille Mentawai et en repartir comme des amis... Il nous faut encore marcher 30 minutes dans la jungle, au milieu des branchages, et dans la boue avant d'arriver. On voit tout de suite qu'ils sont bien plus habitués que nous : pieds nus, ils avancent beaucoup plus vites que nous alors que nous avons (fort heureusement) nos bottes.




Nous voilà arrivés... On découvre notre famille qui nous accueille avec des sourires, et la grande maison où nous passerons la plupart du temps. Comme on s'y attendait, les conditions sont rudimentaires. On dort tous ensemble dans la pièce de vie, avec tout de même une moustiquaire de fortune, et un petit tapis de sol en guise de matelas.  Derrière cette grande pièce de vie avec table, banc et coin feu, on trouve une cuisine. Pour les toilettes, et bien ce sera dans la nature et enfin pour les douches, dans la rivière !

Les structures en bois sont un peu relevées, comme sur pilotis, et au sol se balladent les poules et les cochons. Des poutres en bois servent de passage et d'accès aux infrastructures. On s'assoit tous autour de la table, souvent les femmes d'un côté et les hommes d'un autre. Ils passent énormément de temps ici. On va s'en rendre compte rapidement, et leurs occupations sont simples : fumer, boire du café ou du thé, fumer, manger des fruits, fumer et recommencer... Et ça,toute la journée en non stop. Nous on leur a apporté des cigarettes en guise de cadeau et notre guide les a récupéré afin de les donner au compte goutte sinon la cartouche serait fumée dans la journée.

On apprend un peu leur culture et on échange avec le chamane... Son nom : Toiko. Sacré personnage âgé... Difficile à dire... Lui même ne sait pas... Disons environ 70  ans...? Il est attachant avec son faciès buriné, ses tatouages sacrés et son sourire édenté. Il vit ici avec ses frères, ses fils et leurs femmes, mais on se rend compte que toutes les familles se connaissent et que cette maison est un véritable lieu de passage. Certains s'arrêtent pour papoter et fumer avant de repartir, d'autres n'adressent qu'un signe de la main avant de continuer leur chemin.



Les femmes, elles, passent le temps à réparer des filets pour la pêche, et cuisiner le sagou, une fécule extrait du palmier. Ce n'est pas vraiment bon, mais ça reste leur alimentation principale. On goûtera également aux vers de sagou. On part les chercher dans de vieux troncs de palmiers un peu pourris qui se régalent du bois. On les attrapent, ce sont de grosses larves blanches gélatineuses... On peut les manger tels quels mais ils préfèrent nous les faire griller au feu de bois, sur une brochette. C'est déjà moins ragoûtant... Et pas si mal... Ca a surtout goût de grillé.




On effectuera des sorties dans la jungle pour ramasser des fruits : durian et ramboutan, mais aussi pour découvrir la fabrication de pagnes.

Ceux-ci sont fait avec l'écorce d'un arbre (mais pas n'importe lequel) qui sera ensuite attendri à grands coups de masse. Puis rinçage dans la rivière et séchage. Instructif... Toiko, le Chamane, nous montrera comment concocter du poison pour leurs flèches. Tel un druide, il assemble plusieurs plantes et racines pour obtenir le jus, mortel même pour un homme. Seul, le Chamane connaît les plantes autant pour la chasse que pour la médecine.





Et, malheureusement, on en est sûr, tout ça va bientôt s'éteindre. Les jeunes ne veulent plus vivre ainsi, ils souhaitent habiter au village, avoir du réseau pour leurs téléphones, faire des rencontres... On ne peut pas les blâmer voyant le monde dans lequel on vit. A notre avis seuls quelques traditions ou rituels perdureront, mais plus la vie en pleine jungle. D'ailleurs, on sait aussi qu'il y a du tourisme ici, nous ne sommes pas les seuls à vivre cette aventure. D'autres groupes sont logés dans d'autres familles, même si nous ne les verrons pas (tant mieux), nous le savons.

C'est d'ailleurs une source de revenus non négligeable pour les Mentawai. Donc nous, on en profite, bien décidés de vivre cette expérience à fond.

On s'entraînera également au tir à  l'arc, mais seulement les hommes. Toiko nous fera aussi une démonstration. Nous n'aurons pas l'occasion de chasser avec eux, car non seulement ils le font de moins en moins souvent, mais en plus ils partent de plus en plus loin. Nous on les ralentirait et on ferait certainement beaucoup trop de bruit...



Des crânes de singes et de cochons sauvages sont accrochés dans la maison, certains en direction de la jungle (animaux sauvages) et d'autres dirigés vers l'intérieur de la maison (animaux domestiques). On enfilera la tenue traditionnelle : pagnes pour les garçons (on garde le caleçon en dessous, car un peu pudiques et peur que ça nous gratte les coucougnettes) et feuilles tressées pour les filles (qui gardent leur maillot de bain pour des raisons semblables).



Puis les femmes partent à la pêche dans la rivière, ce n'est pas une activité pour les hommes, mais avec Nolan, on va les suivre pour immortaliser le moment. Elles tentent d'attraper : poissons, crevettes, et crabes, mais ce n'est pas si facile !



Voilà comment se déroule nos journées, on fait passer le temps, on s'occupe, on discute, on écoute, on apprend, on sculpte du bois, on marche dans la boue avec les cochons, on leur apprend à jouer au Uno,... Bref on laisse le temps s'écouler... On est comme dans une bulle, loin de toute agitation...



Waow ! Une vraie claque !

On est triste au moment de les quitter. Ils nous raccompagneront jusqu'au village. Toiko promet à iloa que si un jour elle revient, il procédera à un sacrifice... Une belle attention.

Eux nous oublierons certainement très vite, mais nous, on ne les oubliera jamais.







Le voyage continue...

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