Nous avons appris, il y a quelques jours, que le gouvernement péruvien a supprimé l'obligation de quatorzaine lors de l'entrée sur le territoire. Youpi ! Notre pari était donc bien gagnant de commencer par la Bolivie, en espérant un allégement au Pérou, durant notre séjour.
C'est donc par avion, les frontières terrestres, elles, n'ayant pas rouvert, que nous gagnons ce nouveau pays.
Le vol qui décolle de La Paz vers 6h00 du matin (il faut donc nous présenter au terminal vers 3h30... Courte nuit...) fera une escale à Lima, où nous changerons d'appareil pour repartir en suivant sur Cuzco. Bizzarement, le vol à destination finale de Cuzco, via une halte à Lima est moins cher que le vol La Paz-Lima... Allez comprendre... Bref, nous ça nous arrange, car c'est bien à Cuzco, au centre de la vallée sacrée que nous voulons nous rendre.
Cuzco, ou Cusco, tire son vrai nom de l'ère Inca, durant laquelle, la cité se nommait Qosqo signifiant "milieu du pays" en Quechua. Située à 3400 mètres d'altitude, elle était en effet la capitale, le coeur de ce gigantesque empire qui s'étendait de l'Équateur au Chili. La culture de cette civilisation y est encore très présente, et on peut encore admirer les murs incas originels dans certaines rues. Un dessin de puma est représenté par les grands axes historiques de la cité. Une grande partie de la ville fut détruite par les espagnols conquistadors, dans les années 1530, imposant leur religion et construisant des cathédrales et couvents. On peut nommer en exemple celui de Santo Domingo bâti sur les fondations du "Temple du Soleil Qorikancha", dont les pierres d'époque sont toujours apparentes.
Notre visite accompagnée d'un guide, de ce monument nous a révélé bien des secrets, notamment sur l'architecture et le rapport aux astres. En effet, les Incas bâtissaient des murs avec d'énormes pierres, taillées et polies, toutes de tailles et de formes différentes, qui s' imbriquaient les unes sur les autres, à la perfection. Le tout tient sans aucun ciment ! Et les murs sont montés de façon oblique afin de résister aux impacts du temps et force est de constater que ça tient toujours.
C'est assez incroyable avec les techniques et outils de cette époque. Pour courronner le tout, des cavités étaient faites afin que les rayons du soleil, durant les solstices et les equinoxes, entrent parfaitement à l'endroit souhaité, souvent sur un autel ou bien un temple dédié à cet astre adoré et vénéré comme un dieu. Ils sont forts ces Incas !
On ressent, au travers des péruviens et des habitants de cette ville, la forte attache de ce passé.
Aujourd'hui Cuzco jouit d'une quiétude et d'une sécurité, propices à son développement touristique. Idéalement située, on y trouve de nombreuses agences et guides proposant des excursions dans la "vallée sacrée" et évidemment au mythique "Machu Picchu". Comme beaucoup de villes hispaniques, Cuzco détient en son centre la plaza de Armas. Cette majestueuse place est vraiment très belle avec la cathédrale de l'Assomption et l'église de la Compagnie de Jésus. La fontaine, les façades avec balcons, les restaurants, bars, ses arcades, boutiques et son animation sont autant d'attractions.
On s'y promène volontier, et quand on lève les yeux, on peut admirer les montagnes encore bien vertes à cette époque, et les bras ouverts de cette statue du "Cristo blanco" rappelant celui du Brésil.
On déambule dans les quartiers historiques, jusqu'à San Pedro : son grand marché et son église.
Il doit y avoir une vingtaine d'édifices religieux, plus ou moins proches, dans le centre. Tout se fait à pieds, et c'est très agréable de descendre la grande Avenida del Sur, avec ses commerces modernes, le palais de justice, les grandes fresques murales,... Et plutôt que de faire toute la remontée en marchant jusqu'à notre quartier de San Blas, on opte pour un taxi. Il y en a beaucoup, il suffit de lever la main pour qu' une petite voiture s'arrête à nos abords : "cuanto por la plaza San Blas ? 6 soles... Ok, vamonos !"
Ce quartier où nous résiderons durant pratiquement 15 jours, est celui des artistes. De nombreuses ruelles, parfois piétonnes, serpentes entre les habitations.
Notre attache sera à la "Maison chez Claire et Juan". J'ai rencontré Claire sur les réseaux sociaux, à la base, puis grâce à la famille les "8 pieds sur terre". Claire, une toulousaine, est mariée à Juan un péruvien et ont 2 garçons résultant du fruit de leur amour.
Nous avions bien accrochés dès le départ, et les affinités se sont confirmées lors de notre rencontre "physique" et nos premiers échanges. Claire est une hôte vraiment aux petits soins, et c'est une aide précieuse pour la préparation de nos visites. Juan quant à lui, via leur agence Trekkinca, nous accompagnera dans la vallée sacrée et au Machu Picchu. C'est avec plaisir qu'il nous partage l'histoire et la culture de son pays. "La maison" a déménagé et changé d'adresse durant notre séjour. Au grand bonheur de tous, le nouveau logement dispose d'une vaste coure intérieure. Iloa et Nolan sont ravis de jouer avec Qori et Wayra, les enfants de Claire et Juan. Après 6 mois de voyage, ils sont enchantés de retrouver des jouets, et des copains !
C'est aussi avec eux que nous fêterons Pâques et sa chasse aux oeufs pour le plus grand plaisir des enfants.
Nous apprivoisons le quartier, comme des locaux... Nous nous rendons au marché tous les jours pour acheter fruits et légumes mais aussi pour y prendre les almuerzos (repas du midi). Nous nous délecterons aussi de bonnes crêpes salées et sucrées, proposées dans un restaurant non loin et tenu...par une française. Xav, heureux, a pu y savourer un Ricard, apéritif introuvable depuis notre départ.
A "La Maison", nous avons aussi la chance d'y retrouver 2 familles que nous avions croisé au Costa Rica : "la Happy Sunrise family" et les "Imagine on part".
Les bonnes adresses s'échangent tout au long du voyage... Nous y rencontrons aussi d'autres voyageurs français avec qui les liens d'amitiés se lient rapidement et, que l'on espère recroiser avant notre retour... N'est ce pas Sam et Alex !
Ainsi les jours passent et les bons moments se poursuivent, entre apéros et repas partagés, visites et excursions. On se sent bien, les lits sont confortables, les couettes bien chaudes et les oreillers douillets. Nous y resterons pendant 15 jours, vraiment comme à la maison, et c'est le coeur serré que nous quittons Claire, Juan, et leurs enfants.
Mais les belles rencontres ne s'arrêtent pas là...
Suite au relais de mon beau père, nous allons rendre visite à un ancien collègue de son travail. C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Juan Manuel, sa femme Norma et leur fils Juan Carlos. Nous sommes reçus comme des rois dans leur hôtel "Amerindia" situé à côté du marché San Pedro. C'est un peu tard, que nous avons su qu'ils tenaient ce très bel établissement, bâti autour d'anciennes arcades de pierres, et avec une magnifique vue sur l'église du quartier. Nous étions déjà engagés auprès de Claire, mais nous y sommes revenus plusieurs fois, impossible de résister à leur hostpitalité, les mets de Norma et les cocktails de Juan Manuel. En effet, le déjeuner était digne d'un grand chef, les plats se succédant sans fin, tous aussi bons les uns que les autres. Ainsi nous avons dégusté un délicieux guacamole à l'apéritif, accompagné d'un Chill Cano : du Pisco avec jus de citron vert, sucre de canne et boisson gazeuse à la saveur gingembre. Un régal ! Puis lorsque l'on passe à table dans la cour, nous avons droit à un Ceviche, une Crema de carottes, une tarte au thon, des pâtes sauce fromage et un délicieux gâteau en dessert. Nos papilles satisfaites, nos estomacs rassasiés. Une chasse aux oeufs de Pâques est organisée, les enfants s'en donnent à coeur joie. Vite, il faut trouver tous les oeufs avant que leur chien "Chaski" (le messager en Quechua) ne les mange. Une trés belle journée, et nous reviendrons quelques jours plus tard afin de déguster un Pisco Sour, et encore plein de bonnes choses. Merci pour ces bons moments, ces découvertes culinaires et vos conseils avisés !
Cuzco, c'est donc une très jolie ville, un lieu où la culture Inca se ressent, c'est aussi de belles rencontres et c'est également notre point de départ pour des excursions.
Si la vallée sacrée et le Machu Picchu auront leurs articles prochainement, je vais vous conter ici notre sortie à Palcoyo. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais il s agit là d'une alternative, bien moins touristique, que la Rainbow Mountain ou montagne aux sept couleurs. Nous voilà donc partis en minibus, en prenant au passage un groupe de français (encore), ou plutôt deux couples : Anne Claire et Ludo, et Hugo et Clo.
Nous ferons la sortie ensemble afin de rentabiliser le coût de transport. Il est aux alentours de 05h30 du matin quand le véhicule démarre. Le trajet durera un peu plus de 4 heures, la dernière portion étant de la piste rendue difficilement praticable par la météo. En effet, le ciel est gris, la pluie tombe en fines gouttelettes, il fait froid, on est presque à 5000 mètres d'altitude. C'est notre point de départ pour une randonnée de 40 minutes. On doit toutefois s'acquitter de 10 soles pour pouvoir emprunter le chemin. Il n'y a presque pas de dénivelé (contrairement à la Rainbow Mountain, et ses 4 heures de marche), et c'est donc enthousiastes que nous avançons malgré les nuages qui nous bouchent la vue. Car Palcoyo, c'est un ensemble de 3 montagnes colorées (cordillère arc en ciel) dues aux minéraux présents dans le sol. On avance, et ce que tout le monde espérait, finit par arriver... Le soleil fait une percée et le vent balaye les nuages, laissant apparaitre la palette de couleurs.
On arrive au dernier point de vue, le plus haut, au bord de la montagne colorée. Le vent souffle, laissant place à une alternance entre nuage et ciel bleu. Heureusement nous pouvons donc admirer ces couches de couleurs sur les montagnes donnant au paysage des airs de tableaux.
Il y a aussi un "bosque de piedras" (une forêt de pierres) au sommet, rendant ce décor encore plus unique. Enfin on peut voir l'Ausangate, une des plus hautes montagnes du Pérou. Quelques clichés, puis on entame le retour. La neige, déjà présente en fine couche, mais suffisante pour que les enfants nous attaquent avec des boules, se remet à tomber.
A nouveau tout redevient gris et froid. On s'estime heureux d'avoir eu une fenêtre pour nous émerveiller de ce paysage. Le retour va être long, et le ronronnement du moteur va nous bercer jusqu'à nous endormir... Il sera 15h00 quand nous arriverons à Cuzco et que nous nous installons autour d'une table pour dévorer un veggi burger et un burger à l'alpaca. Une journée fatigante, où l'altitude aura un peu troublé Iloa, mais dont nous garderons de belles images.
On en n'oublie jamais les devoirs au grand regret des enfants qui s'en passeraient volontier...
Il y a tant de belles choses à découvrir depuis cette ville... La suite dans le prochain article !
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