Nous avons rejoint la ville d'Arequipa par la route, depuis Juliaca. Environ 4h de trajet, qui sont passés relativement vite étant donné la beauté des paysages traversés. Nous avançons au milieu des montagnes verdoyantes pour monter peu à peu en altitude, admirer de grands lacs d'un bleu profond, et au loin contempler quelques monts enneigés.
Certains sont des volcans, la plupart endormis, mais il y en a tout de même un qui rejette dans l'atmosphère un panache de fumée visibles à des centaines de kilomètres à la ronde. C'est ici aussi, un vaste terrain de jeu pour nos amis les lamas et les vigognes. Il y a même des panneaux de signalisation routière qui nous avertissent de leur présence.
Je pense que le Pérou doit être le seul pays au monde à posséder ce genre de panneaux. La route continue de zig zaguer jusqu'à notre destination, qui se révèle face à nous après avoir croisé sur la route de nombreux camions allant et sortant des mines de cette région. Une immense usine de ciment vient troubler ce beau décor, signe que nous nous rapprochons d'Arequipa, grande métropole du pays.
C'est la 2ème ville la plus peuplée du Pérou derrière Lima, et dispose donc à proximité de nombreuses richesses souterraines dont l'or et l'argent, et de terres fertiles pour l'activité agricole. Elle est surnomée la "cité blanche" car la plupart de ses monuments sont construits en pierres volcaniques blanches, appelées sillar, et lui donnent ce cachet incomparable. Et pour terminer de la mettre en valeur, elle est située au pied des volcans des Andes : Pichu Pichu (5664 m), Misti (5825 m) et Chachani (6057 m), dont les sommets sont enneigés pratiquement toute l'année. C'est magnifique, on retrouve un mélange de Antigua et Atitlan au Guatemala, mais aussi du Japon avec son mont Fuji. Une ville donc très attrayante et pour finir de vous convaincre, sachez qu'il y fait beau et bon toute l'année grâce aux 300 jours d'ensoleillement.
Notre confortable hôtel "los Andes" est idéalement situé à quelques pas de la place centrale. Et lorsque nous y arrivons, il est l'heure de déjeuner... Nous avons l'embarras du choix, et il paraît que la ville est dotée de forts bons restaurants. Nous n'allons pas bien loin, il y en a un qui nous propose une table sur les terrasses surplombant la place, ça sera parfait, d'autant plus qu'on a faim.
Un repas trés correct avec un serveur sympa qui nous invite à monter sur le toit terrasse afin d'admirer la vue. C'est splendide ! On est en t-shirt, on a enfin retrouvé la douceur, on admire cette ville, sa place et ses bâtiments religieux avec en toile de fond ces cônes enneigés.
Pour continuer dans le registre des restaurants, je vous confirme que l'on a tout le temps très bien mangé, que se soit une délicieuse pizza au restaurant assez chic "13 monjos" à la décoration bien léchée sous ses voûtes en pierres, ou bien à l'incontournable établissement "nueva palomina" et sa cuisine traditionnelle. Il a même fallu faire la queue avant d'entrer tant il est réputé. On traverse les cages dans lesquelles ils élèvent les cochons d'Inde, appelés "cuy" (oui, ça fait sourire) qui finiront dans vos assiettes. Nous on a commandé des plats sans trop savoir ce qui nous serait servi car il faut réussir à déchiffrer la carte, ce qui n'est pas une mince affaire. Nous avons 3 plats à nous partager, mais les quantités sont gargantuesques ! On emportera les restes qui nous ferons 2 repas supplémentaires.
Un petit mot également sur une crêperie située à l'Alliance Française où nous avons retrouvé un bout de Bretagne en compagnie d'une famille française : les "2LetJV" rencontrés lors de la visite du couvent. Nous continuerons la journée ensemble à goûter des douceurs au chocolat près du musée du cacao, puis des apéritifs et des tacos sur un rooftop secret en centre ville. Une journée super sympa et trés gourmande en leur compagnie, merci Vincent, Laurence et les enfants pour ces moments passés ensemble.
Revenons un instant sur cette immense Plaza de Armas, ornée d'une grande fontaine et de beaux palmiers. Elle est très animée, il y a beaucoup de monde et cette douceur de l'air invite à flâner dans les rues. Le côté colonial conservé est mélangé à la modernité des boutiques. On ressent le dynamisme de cette ville.
La Cathédrale Basilique, occupe tout un côté de la place avec ses 108 mètres de long. Elle fut reconstruite, et restaurée, à maintes reprises suite à des destructions dues aux séismes. On peut y entrer gratuitement de 17 h à 18 h et même monter sur son toit. La nuit venue, elle est encore plus belle, toute éclairée.
Mais "LE" bâtiment religieux à visiter ici, est sans nul doute le Couvent de Santa Catalina. Tout simplement le plus grand couvent du monde, et certainement le monument religieux le plus important du Pérou. Avec ses 20000 mètres carré, c'est une ville dans la ville. A l'intérieur, il y a même des rues avec leurs noms, des jardins, des cloîtres. Il a abrité jusqu'à 450 religieuses et servantes qui n'avaient aucun contact avec le monde extérieur.
Ce grand ensemble était réparti en 2 espaces, les novices, âgées de 7 à 12 ans, sans le droit de parler pendant 5 ans ! Et les soeurs "confirmées" à partir de l'âge de 12 ans ou après leurs 5 années d'apprentissage biblique.
Les visites de la famille pouvaient s'organiser dans un parloir, mais les soeurs ne sortaient pas du couvent. Encore aujourd'hui une quarantaine de soeurs y habitent, dans une partie plus moderne. A l'époque coloniale, la fille cadette de la famille entrait au service de l'Église, et la dot d'entrée au couvent Santa Catalina était très élevée. Elles disposaient d'une chambre privée ou bien à partager avec un autre membre de la même famille. Une petite cuisine et un secrétaire complétant la pièce.
Une religieuse du nom de Ana des anges Monteagudo, décédée en 1986, y passa sa vie. Elle est connue pour ses miracles et prédictions et recevra la béatification lors de la venue du pape Jean Paul II à Arequipa. On peut voir dans sa chambre conservée, des offrandes et des lettres de personnes espérant des miracles.
On marche au milieu des maison, des pièces de vie, on emprunte une rue qui donne sur le lavoir construit de façon très astucieuse.
Des arbres et de nombreuses plantes à fleurs, dont les géraniums et les lantanas, ponctuent de couleurs les murs de ces bâtiments également peints en bleu ou en rouge. Bien que les conditions de vie ne devaient pas être faciles, le lieu les rendait bien plus supportables.
Arequipa mérite vraiment qu'on s'y arrête quelques jours, une ville bien différente de la belle Cuzco, mais avec un charme indéniable et un climat propice qui donne envie d'être à l'extérieur et de contempler ce paysage.
Attention tout de même aux tremblements de terre, car nous avons connu 3 secousses en 3 jours !!! C'est une sensation très bizarre surtout quand on n'est pas habitué.
Heureusement aucun dégât, mais on en gardera des souvenirs !
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